C’est confirmé: je suis plus utile au chômage #OnVautMieuxQueça

J’ai écrit en novembre 2013 un article intitulé “Je serais tellement plus utile au chômage”. Je ne sais pas pourquoi mais ce billet connait une deuxième vie ces jours ci, j’ai plein de retours, demande de reprise, d’interviews…

Étrange, je pensais justement à écrire une suite depuis quelques temps.

Nous y voilà.

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J’ai écrit ce précédent billet alors que je travaillais dur sur un projet. J’étais employé. C’était intéressant et bien payé. Mais inutile pour le commun.

Depuis j’ai connu pour la première fois de ma vie le chômage après 20 ans d’emploi ininterrompu. Je ne suis plus employé, et heureusement, je travaille tout le temps 🙂

Je me lève à 6h pour déjeuner avec ma fille lycéenne qui doit prendre un bus très tôt car on coupe dans les budgets de transports scolaires dans ma campagne. Ensuite j’emmène mon collégien au collège, puis mon écolier à l’école.

Le samedi je me lève aussi parce qu’on a école le samedi matin dans mon village et que je vais donner des cours bénévoles d’informatique et de culture numérique car les services publics ne le feront pas.

Les nuits ne sont pas non plus de tout repos. Nous sommes famille d’accueil, crois moi Monsieur le réformateur, il parait que je suis « inactif », mais la grasse matinée ce sera pour une autre vie.

Mes journées sont bien pleines. J’aide des associations, j’essaye d’apprendre aux gens comment collaborer via internet, je leur fais des sites web, je dépanne les PC vérolés, je développe un outil de gestion de documents en ligne pour l’école, j’ai monté un site pour l’organisation de l’aide aux réfugiés dans le Morbihan, j’aide qui je peux. Un chouette boulot. Un vrai travail. Pas un emploi.

Tout cela est bien modeste, mais toutes ces petites choses me semblent utiles au commun, au développement de notre commune.

Il va falloir que j’arrête tout ça. Et c’est dommage parce que ce travail me plait vraiment. Si j’avais par exemple un salaire à vie ou un revenu de base je pourrais certainement m’y épanouir. En fait je travaille pour un peu tout le monde, mais surtout des gens qui ne pourraient pas se payer mes services, alors qu’au final, c’est l’intérêt de tous.

J’ai essayé d’imaginer des façons d’exercer ce type d’activité tout en pouvant en vivre dans le système actuel. Je n’ai pas trouvé. Je pense notamment à l’éducation populaire au numérique qui me semble un chantier astronomique et essentiel, c’est évidemment sans espoir. On va vers une fermeture de notre bureau de Poste, l’école est menacé de perdre une classe, partout les budgets sont restreints, il parait qu’il faut être « réaliste », alors mes lubies d’émancipation citoyenne, ce n’est pas exactement une priorité.

J’ai même postulé pour un poste d’animateur d’atelier numérique proposé par la communauté de commune. Quelques heures sur 6 mois payées le minimum, mais je voulais en profiter pour les rencontrer. Ils ont du trouver ça rigolo un ingénieur encravaté qui vient essayer de piquer le job à temps partiel d’un agent territorial catégorie C. Je n’ai pas été retenu, il semble que nous étions nombreux sur la liste. Et donc tous ces gens qui pourraient en former d’autres ne le feront pas, parce que il n’y a pas d’emploi pour ça. Il vont rester chez eux et chercher un autre job, peut-être un job à la con. C’est ballot.

Aujourd’hui j’ai des opportunités de reprendre une activité “confortable”. Et je vais le faire. Parce que je ne suis pas un héro, j’ai un crédit à payer, je ne peux pas me permettre de consacrer ma vie à un rêve d’utilité, il me faut être rentable.

Je vais penser à mon intérêt privé, mais je ne ferai pas semblant de croire que l’amélioration de ma condition bénéficiera au final à la collectivité.

Du point de vue des gens « modernes » comme Monsieur Macron, je suis actuellement un poids, je ne produis pas, je suis une charge qui vit au crochet d’un système trop généreux. C’est bizarre, il me semble pourtant n’avoir jamais autant servi notre Société. Mais notre Société n’aura à nouveau d’estime pour moi que si je reprends un emploi de col blanc pour mon profit et celui du grand capital 🙂

Tout cela est bien médiocre. C’est notre système. Je continuerai à essayer de le changer à mon humble niveau car comme disent nos amis YouTubeurs, on vaut mieux que ça. Disons que c’est mon témoignage.

Tiens, ce monsieur me semble bien proche de mes opinions:

A propos des alternatives à cette médiocrité, je t’invite à écouter Carole Fabre et Bernard Friot défendre respectivement le Revenu de Base et le Salaire à Vie

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58 réactions sur “C’est confirmé: je suis plus utile au chômage #OnVautMieuxQueça

  1. Je ne suis pas un grand fan du Che, mais, dans le cas présent, son « soyez réalistes, demandez l’impossible » sonne de plus en plus comme un slogan d’actualité.

  2. « J’ai essayé d’imaginer des façons d’exercer ce type d’activité tout en pouvant en vivre dans le système actuel. Je n’ai pas trouvé.  » … moi non plus, dommage j’aurais bien aimé pouvoir exercer ce type d’activité en zone rurale.

  3. Texte tout simple, mais je me sens totalement en adéquation avec ce que tu écris. Je travaille pour une grosse boite, gagne bien ma vie, paie mes impôts, mais je ne peux pas consacrer à ma gosse le temps qu’elle mériterait d’avoir.

    Donc je paie une nounou qui gagne sa vie et paie ses impôts, j’use une voiture pour aller travailler (voiture qu’il faudra remplacer plus rapidement du coup et faire marcher le commerce, et payer ainsi la TVA et la carte grise pour aider le gouvernement à subvenir à ses besoins, etc ….).

    Sauf que courir pour arriver à peine à l’heure au boulot après le passage chez la nounou, ne pas s’éclater des masses dans ce que je fais, rentrer tard et ne pas profiter de la petite, ça n’a juste aucun sens.

    Avoir un revenu de base, ce serait travailler un peu moins, ou autant mais pour une cause plus noble et plus utile (aider les gens via des associations par exemple), mieux m’occuper de la petite (histoire qu’elle finisse pas inculte en délinquante ou en star de télé-réalité), bref donner un sens à ma vie, faire bien peut-être, faire mieux sans le moindre doute.

    Mais c’est violemment anti-capitaliste comme point de vue, ce ne peut être acceptable par nos gouvernants !

    1. « faire bosser les chomeurs dans des assoss… » ça c’est de l’exploitation. Personnellement je regarde plutôt les solutions d’émancipation.

      1. faire bosser les chômeurs avec un salaire décent dans les assos ou autres d’accord ! mais faire bosser les chomeurs pour faire semblant de les faire bosser et les faire sortir des statistiques c du foutage de gueule !

        si il y a du boulot il y a du boulot : YEN A MARRE DES CONTRAT AIDES DE 20 HEURES PAYES PAR L’ETAT SANS ESPOIR D’EMBAUCHE APRES !

  4. Je me retrouve complètement dans ton écrit !
    Je suis au chômage depuis un an non-indemnisé pour une question juridique, je suis membre actif de 2 associations, j’anime des sessions d’installation de linux bénévolement pour permettre aux gens de sortir des systèmes propriétaires microsoft & apple, je poursuis la réalisation d’un projet collectif de développement d’un site alternatif à blablacar : un « déblablacarisons » à la sauce framasoft résumé en « remettre le co-voiturage dans la sphère de l’utilité publique » !
    Je me vois mal ré-entré dans une vie d’utilité personnelle égoïsante, mais ton « avenir » malheureux d’animateur social me pend au nez…

    On rentre vraiment dans le cadre d’un choix de vie sociale et comment contré un élan générale d’égocentrisation ou chaque citoyen est orienté à une réalisation de sa vie limité au matériel et à la consommation de loisirs !
    Une vie réduite à une existence économique à l’image de la gestion Européenne qu’ils nous pourtant vendu comme l’ « Europe des peuples » !

    1. Ouch, il pique cet article !

      Merci de l’avoir partager. Je ne connaissais pas ce blog belge. Ça illustre bien les différences entre générations, et une certaine incompréhension qui peut s’installer.

      Ça illustre bien le monde post-plein-emploi qui ne s’assume pas, toujours sur l’inertie du plein-emploi, avec options :
      – « déliquescence de l’intérêt commun »
      – pression sociale pour les mères
      – pression « par les enfants » et « aux enfants ».

  5. Oui oui oui et re-oui.
    Je comprends et je vis ce que tu exprimes.
    J’ai un profil très recherché en informatique dans les entreprises, qui ne connaît pas la crise et où je pourrais toucher minimum 2500 euros net par mois sans trop me fouler (et je suis junior).
    Sauf que pour moi ça n’a pas de sens de travailler sur des projets qui n’ont pour but que de faire du business pour faire couler l’argent.
    Il y a assez de nécessités et de choses à faire pour être utile dans ce monde, pas besoin de créer de toute pièce des emplois pour conserver un système de consommation qui se mord la queue.
    Suite à une expatriation en Inde, je me suis rendue compte que je pouvais vivre avec le strict nécessaire et que je pouvais m’adapter à toute situation : je suis sortie de la boucle, et j’en suis tellement heureuse.
    Aujourd’hui je me lance dans l’enseignement à domicile, petit salaire, petit appart, grand job, grande vie. 🙂

    Bon courage à toi et merci pour ton témoignage.

  6. « Aujourd’hui j’ai des opportunités de reprendre une activité “confortable”. Et je vais le faire. Parce que je ne suis pas un héroS, j’ai un crédit à payer, je ne peux pas me permettre de consacrer ma vie à un rêve d’utilité, il me faut être rentable. »

    Et c’est à ce point précis que tout se casse, toujours.
    Une fois qu’on est dans les chaines, on n’a plus de solution. Sinon de négocier leur poids (ou de se battre dans la rue pour l’alléger). Et beaucoup de ce désespoir qui s’affiche partout vient de notre incapacité à abandonner ce monde. Pourtant, Il y aura un moment où il faudra trancher dans le vif, quel que soit le prix à payer.

    Par exemple, ce satané crédit pour la maison, il s’arrête quand ? D’ici là, il y a quand même moyen de se préparer pour vivre avec infiniment moins de fric, non ? Donc de se libérer… d’aller enquêter du côté des utopies concrètes… voir le site du même nom et ses dizaines de milliers d’avatars sur Internet : tous ceux qui sont déjà au boulot du côté de la permaculture par exemple, de la sobriété heureuse, des villes en transition à commencer par la glorieuse ^^ Totnes… ça bouillonne de partout, impossible de recenser tout se qui se passe, mais pas la peine d’être devin pour sentir que la masse critique sera bientôt atteinte.

    Comme ce système est fichu, de toutes façons, ce sera de gré ou de force, pour le meilleur ou pour le pire. Autant y aller consciemment, avec des idées claires et constructives.

    Finalement, c’est à se dire que nous qui avons déjà été exclus, on a de la chance. On est nombreux, faut pas croire, les « pas conformes » : malades, fragiles, vieux, jeunes, handicapés, monoparentaux et enfants qui vont avec, ceux qui « ne présentent pas bien », les pas assez beaux, timides, ceux qui n’ont pas la bonne adresse, ceux qui l’ouvrent trop, qui sont trop honnêtes, ceux qu’on trouve « pas nets », les contemplatifs, les lents, les poètes… et j’en passe, forcément.

    Une fois que t’es dehors du système, que t’as plus rien et pas envie d’aller quémander, tu te rends compte qu’il n’est plus temps d’avoir peur. Absolument pas utile, en fait. Et tu te mets à construire le nouveau monde, tu découvres que les légumes du jardin ou du permaculteur d’à côté sont infiniment plus nourrissants, meilleurs et moins chers… qu’il y a plein de trucs que tu crois in-dis-pen-sa-bles qui ne sont en fait qu’une aliénation supplémentaire.

    Alors, cher JC Grenouille ^^, si tu n’as pas le courage de t’y mettre tout de suite, en particulier à cause de tes enfants – j’ai connu ça – dis-toi bien qu’ils vont grandir et que c’est peut-être eux au final qui vont te tirer hors du piège, tout dépend de ce que tu leur transmets, de ce que tu leur montres du monde. Il y a une sacré différence entre les week-end au potager collaboratif de la ZAD et celui à Disneyland (le premier est juste vraiment magique, le second bidon et triste).

    Tiens, par exemple, en informatique : on a un fort besoin de gens qui nous apprennent à construire des ordis plus durables, qui ne seront plus tachés du sang des africains et de la sueur du sous-sous-prolétariat chinois. On s’en fout qu’ils soient moins puissants. On voudrait juste que ce domaine aussi ait les mains propres, enfin.

    Bref, si tu n’oses pas sauter dans le vide là maintenant, frère humain, prépare ton saut !

  7. C’est touchant ce billet, vraiment. On te sent animé d’un vrai feu intérieur., volontaire, optimiste, travailleur, partageur. Humain quoi. Des gens comme toi, il y en a pléthore. Moi je rentre et je sors du système. Des fois à la campagne, à cultiver mon potager, d’autres fois à la ville, pour me remettre à flot avec un travail dans l’informatique plutôt bien payé. Le chômage j’ai connu. Bref. On vit une transition. Tout s’accélère exponentiellement. Travailleur du web, je vois les nouveaux langages sortir tous les trimestres, des nouveaux frameworks, des nouveaux concepts. La différence avec la génération Merise, c’est qu’aujourd’hui tout est court-termiste. Je vois des offres d’emploi basées sur des technologies qui ont 2,3 ans !
    Et je ne parle pas du web dominé par le symbiote Google, ni d’Amazon qui approvisionne la ménagère ou Apple qui fait rêver les ados.
    Notre pays impuissant a le regard plein d’admiration pour le modèle US qui produit des success stories à la chaîne. Mais on ne vit pas dans le même monde, et d’ailleurs notre vieux continent se meurt sous le regard goguenard des chercheurs d’or du nouveau continent. Tandis que la fracture numérique s’accorde avec la tectonique des capitaux.

    Il y a beaucoup à faire pour être utile. Et ça peut même se faire avec un emploi de col blanc ! Tant que ça cogite là-haut, il y a de l’espoir, non ?

  8. je n’ai pas suivi ton parcours , mais moi ca fait 10 ans que je galere, apres deux ans de CAE aide de vie scolaire en CAE 20 heures par mois ( 675 euros de salaire net) je fais enfin une formation, où je suis indemnisée par pole emploi 635 euros/mois ! pendant un an ! je suis sensée faire un travail après utile à la société, qui me permettra de payer mes factures…. SI J’EN TROUVE UN ! ( on est 22 dans notre promotion) donc je ne pense pas qu’il y ai de la honte à ce que tu utilises tes compétences pour avoir un salaire qui te permette de régler tes factures et assurer financièrement pour tes enfants par contre ton parcours te permets de comprendre comment c’est de vivre dans la misère tout en essayant de sortir de l’ornière ! parce que concrètement aucune personne qui « profite » de la solidarité ( fraternité) de notre système n’en profite de gaités de cœur, Messieurs , Dames ! et rassurez vous il ne fait que survivre ! même avec les légumes du jardin !! qu’il faut : faire des semis, semer, arroser…. désherber….. ramasser, conserver….. cela a un coût aussi…. je rassure les urbains…. ils arrivent pas gratos dans l’assiette ! ca revient presque au même prix… que d’acheter local. les œufs du jardin ben il faut les nourrir les poules !!! ( 20 euros / mois : qui achète 20 euros d’œufs par moi ? c’est juste meilleur ! ) sans parler des pertes prédateurs ! bref ! faut arretter de rever rien n’est gratuit ! rien n’arrive sans effort ! le problème c’est qu’il n’y a pas de boulot pour tout le monde ! le problème c’est que les paies ne correspondent pas au minimum vital même en milieu rural ou certes les loyers sont moins chers mais les frais de transport sont doublés car si n est deux, on ne travaille pas au même endroit même horaires : donc deux voiture…. bref ….. c’est aussi plus loin du travail…. pas de transport en commun ! donc si on a la possibilité de trouver un emploi qui permet d’être soulagé du stress du jeu du 20 du mois t’a plus rien ! il n’y a aucune honte ! si on veut vraiment s’investir pour les autres on trouvera toujours une petite place pour le faire ! ou un autre moment !
    le problème c’est que y’en a qui se gavent ! sans complexe ! qui ont des privilèges incroyables : loyer, factures du commun ( électricité) payés, transport et voiture payés, restau payés par les citoyens tous les jours, et avec en plus une paye qui est complètement hallucinante et indécente et une retraite complétement hallucinante ! enfin bref tant que ça, ça ne changera pas …..

  9. Hello ! Merci pour cet excellent article que je m’en vais partager de ce pas 🙂

    C’est probablement ingénu comme suggestion, mais tu as pensé au freelance ? Tu peux bosser pour des clients la moitié de l’année, faire le bien autour de toi comme tu désires le faire l’autre moitié, et t’y retrouver financièrement, je pense, en gérant bien le truc. Après, tout dépend, évidemment…

      1. Auto-entrepreneur, c’est très galère, vu le temps qu’on passe à faire les papiers et à se débattre avec l’administration, mais on peut entreprendre à son compte au sein d’un réseau coopératif (du coup on est pas isolé), bénéficier d’une prise en charge – et d’un bouclier – pour l’administratif (déjà : intranet de facturation, compta automatisé) et ça s’appelle aussi CAE (mais c’est autre chose : coopérative d’activité et d’emploi)
        http://www.cooperer.coop/entreprendre-en-cae/

  10. j’ai lu ceci récemment, qui est, à mon humble avis, une remarque pertinente concernant le revenu de base.
    Il est signé Frank Lepage. et je vous invite à le lire et/ou visionner ses conférences gesticulées.

    Franck Lepage
    8 mars, 15:32 ·

    tempête de commentaires sur ma « saleté de revenu de base », dont Véronique dit « qu’elle s’en contenterait bien »…et C’est bien ça le problème véronique : Des tas de gens fatigués de se battre sont prêts à « s’en contenter » et le patronat sabre le champagne…si des milliers de « décroissants » sont prêts à se contenter de 800 euros, le rêve de la classe dominante est atteint. Plus besoin pour eux de verser et d’augmenter des salaires, et plus besoin de payer la protection sociale. (c’est même ça l’astuce du revenu de base) Ils peuvent tout garder et que tout le monde se débrouille avec ses 800 euros. Le revenu de base (pris sur l’impôt) c’est le droit enfin obtenu pour les possédants de se débarrasser du salaire. Et surtout ce ne sont plus les entreprises qui financent la protection sociale. Chacun se débrouille. Et n’oubliez surtout pas la suppression des retraites dans ce projet. youp là là !

    Notre salaire, c’est à dire le salaire direct (à nous) et le salaire indirect (aux autres, sous forme de cotisations) est un conquête considérable et géniale. Ne raisonnons pas avec un siècle de retard : Ce qui était l’instrument de notre aliénation au 19ème siècle (le salaire comme juste de quoi ne pas crever) est devenu l’instrument de notre pouvoir quand nous avons forcé la classe possédante à verser du salaire pour des chômeurs, des malades, des retraités, et toute la fonction publique hospitalière). ça s’appelle les cotisations. Quand vous gagnez 1.500 euros, votre salaire est en réalité de 3.000 euros.

    Permettre le revenu de base c’est permettre aux patrons de tout garder en profit et de ne plus payer les cotisations. Ni les salaires. Vous aurez déjà 800, mais vous devrez continuer à aller trimer dans des emplois parce que ce ne sera pas assez pour vivre en ville normalement. Comme vous aurez déjà 800 le patron pourra baisser ce qu’il vous verse actuellement. De leur côté, deux ou trois décroissants vous diront que vous n’avez qu’à pas vivre en ville ! « Les citoyens qui souhaitent avoir un niveau de vie plus élevé pourront bien sûr compléter ce revenu de base en étant salarié, artisan ou entrepreneur. Ce salaire universel remplacera toutes les aides sociales existantes, y compris les retraites de base. » (voir article plus bas)

    Le salaire à vie, à l’inverse, c’est 2500 euros dès l’âge de 18 ans et jusqu’à la mort, avec possibilité d’augmentations en qualification sur une échelle de 1 à 4, ou de 1 à 6. (on plafonne le salaire maximum à 6 fois cette somme)r

    Vous la voyez la différence entre gagner 2500 euros dès 18 ans ou crever avec 800 euros à 40 ans ? ça change tout. Vous n’êtes plus obligés de vous employer dans des boulots crétins, et les boulots crétins disparaissent. Ce qui suppose la deuxième condition : la co-propriété d’usage des entreprises. On se débarrasse des propriétaires, on n’en a plus besoin. Le modèle coopératif se met en place. Nous décidons de quoi, pourquoi et comment produire.

    Si vous trouvez que 2500 € c’est utopique, sachez qu’en francs constants, un jeune qui s’engage sur le marché du travail aujourd’hui s’embauche à exactement 50 % (la moitié) du salaire qu’il avait dans les années 70. (en francs constants) Par exemple si vous arrivez à décrocher un CDI à 1.500 euros et que vous êtes content, vous auriez eu 3.000 euros dans les années 70. Si cela vous paraît exorbitant, et si vous trouvez que 1500 euros est un bon salaire, alors vous êtes mûr pour accepter le revenu de base et aller faire du purin d’ortie entre décroissants en laissant les autres s’occuper de la lutte des classes à votre place dans les villes ! (je m’énerve).

    Le salaire à vie, (c’est déjà le cas pour plus de 50 % de la population) je ne vous dis pas que ça va se faire en quelques années, ça prendra du temps, comme toutes les luttes sociales. Je suis en train de vous dire que c’est l’horizon pour la gauche. Que c’est cela qu’il faut savoir défendre et argumenter. Raison de plus pour se familiariser avec l’idée, avec la revendication, et commencer par arrêter de revendiquer cette saleté de revenu de base qui est un retour au moyen âge. Et un méga piège à cons, (avec retour probable des femmes à la maison en prime !!!). Le seul horizon pour la gauche : Prolonger les conquêtes de 1945 quand la classe ouvrière et la CGT étaient révolutionnaires et qu’ils avaient commencé d’imposer le salaire à vie pour les retraités, les fonctionnaires, les malades et les chômeurs. Demandons la même chose pour les jeunes dès 18 ans. Financièrement cela ne pose aucun problème. il faut augmenter les charges sociales jusqu’à la totalité du salaire ! Le problème de la classe dominante ce n’est pas son argent, ce ne sont pas ses « sous »…elle s’en fout… c’est son pouvoir. Elle est prête à nous filer 800 euros pour qu’on la ferme et que tous les contestataires potentiels du capitalisme se reconvertissent chez les colibris plutôt que de prendre le pouvoir

    Allez voir du côté de réseau salariat, familiarisez vous avec cette hypothèse, visionnez des vidéos de Bernard Friot, apprenez à déjouer l’arnaque du revenu de base….ou alors un revenu de base à 2.500 euros…tiens tiens…y a plus personne ? La notion de « Revenu minimal d’existence » trahit l’obscénité même du projet quasi – fasciste de la classe dominante : nous confiner à une existence minimum. Je ne sais pas pourquoi je m’énerve
    émoticône smile

    Je vous mets un ou deux liens :

    http://www.cspinyourface.com/…/pourquoi-le-revenu-de-base-c…

    http://geopolis.francetvinfo.fr/la-finlande-prete-a-experim…

    1. Plutôt d’accord avec ce que vous dites.
      Une remarque et une question, cependant.

      La remarque :
      dire « saleté » de revenu de base, c’est agressif envers les personnes qui militent sincèrement pour ce revenu de base ; il est possible de leur dire que c’est peut-être un piège sans les agresser.

      La question :
      si le revenu de base est une telle aubaine pour le néo-libéralisme, pourquoi n’est-il pas déjà mis en œuvre ?
      Au lieu de s’em..bêter avec des lois régressives sur le code du travail et les menaces d’obligation de bénévolat pour toucher le RSA et les baisses des allocations chômages, etc…

      J’entends bien vos arguments… et, justement, je m’interroge.

        1. Merci – Je vais relayer sa réponse.

          Toujours pas de réponse à la question : si le revenu de base est une telle aubaine pour le « camp d’en face », pourquoi faut-il tant se battre pour le mettre en place ?

          Et j’en ai encore une autre (que je vais poser à Franck Lepage sur sa page FB, vous n’êtes pas obligé de répondre ;-)) :
          En quoi la mise en place du revenu de base pourrait-il être un obstacle supplémentaire à celle du salaire à vie ?

          1. À mon avis, le RdB ressemble trop au RSA pour que ça « ressemble » à un projet libéral. Aussi, si ce projet semblait libéral il y a 1 siècle, le « néolibéralisme » peut ressembler à du radicalisme à côté. C’est un projet qui tape dans les impôts et donc n’est plus soutenu. Il faut bien voir que de nombreuses mesures qui étaient libérales il y a 1 siècle ne le sont plus vraiment aujourd’hui.
            Pour ce qui est du salaire à vie, il faut voir que c’est un projet absolument différent du RdB. Là où il serait « facile » d’appliquer un RdB par sa ressemblance avec un RSA (tout est question de montant), le salaire à vie demanderait de péter tout le système, le gouvernement avec, si je ne me trompe pas.
            Personnellement, je ne connais pas assez le Salaire à vie pour en parler en détail, mais ce n’est pas au projet auquel je crois pour le peu que j’en connaisse. Mon avis peut changer.

          2. Un revenu de base inférieur à 980 euros mensuel ne mérite pas son nom.
            980 euros étant le seuil en dessous duquel, on est dans la misère – le seuil de pauvreté, lui, est aux environs de 1 400 euros, j’ai lu ça quelque part.. c’est ainsi que j’ai appris que j’étais pauvre- je ne m’en étais pas rendu compte jusque là hi hi hi –
            Un revenu de base doit permettre de vivre sans être dans la survie ; à 500 euros mensuel, c’est du foutage de g-eule… même si il est inconditionnel, ce n’est pas un revenu de vie.

            Le principe du salaire à vie est vraiment intéressant…. mais il me semble beaucoup plus difficile à obtenir.

            Du coup, je n’ai pas d’avis vraiment tranché non plus.

          3. @Mila :
            Le seuil de pauvreté en France est de 987€… et dépend du salaire de tout le monde. Un RdB sera mathématiquement en-dessous du seuil de pauvreté, puisqu’il sert au calcul. Si le RdB était de 2000€, alors le seuil de pauvreté remonterait au-dessus. Ce n’est pas un seuil de misère, ça définit juste ce qu’est un pauvre. Un pauvre en France s’en sort mieux qu’un pauvre en Inde.
            http://gauchiste.fr/index.php?post/2016/02/22/%C2%AB-Les-pauvres-sont-tous-des-assist%C3%A9s-!-%C2%BB

          4. Oui, oui.
            J’ai utilisé mes propres appellations : je dis « seuil de misère » pour le seuil de 980 euros et « seuil de pauvreté » pour celui de 1 424 euros, minimum que l’on dit indispensable pour vivre décemment. J »aurais dû mettre des guillemets.

            Voir cette étude de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale :
            http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/une-personne-seule-a-besoin-de-1-424-euros-mensuels-pour-vivre-decemment-7776913220

  11. Un salaire à vie sans travailler, mais biensur! Il faut redescendre de vos petits nuages les gens. Nous sommes déjà extrêmement privilégié en France avec tout nos acquis sociaux. A oui mais moi j’aimerais bien profiter de la vie un peu plus, voir mes enfants blabla bla. C’est la faute de la société c’est sur. Moi personnelement je vous conseil de vivre quelques mois dans les pays d’Afrique noir et vous serez bien content de revenir travailler en France

    1. Sous prétexte qu’il y a pire ailleurs, il ne faut pas aller de l’avant. C’est vraiment un argument douteux ! Quand vous étiez a l’école, il y avait pire que vous n’est ce pas ? alors pourquoi se fouler ? Il y a pire certes , mais il y a mieux ! je refuse la médiocrité ambiante et l’immobilisme (le pourrissement en fait, on est très fort en France pour ça !! très très fort) sous prétexte qu’il y a pire ! Qu’attendez vous pour que ça soit mieux ?

  12. Juste à titre d’information, pour les chômeurs ayant un crédit sur le dos comme cela semble être votre cas, l’article L313-12 du code de la consommation permet de suspendre les remboursements pendant un délai de 24 mois au plus, et sans produire d’intérêts.

  13. Ah merci pour cet article. Enfin un discours intelligent et honnête.
    A entendre beaucoup de gens (la plupart) on est rien si on n’a pas un travail salarié avec patron et horaires fixes.
    Dès qu’on affiche son envie de faire autre chose, de vivre autrement, c’est la levée de boucliers. J’ai entendu dernièrement par un commerçant près de chez moi que les chômeurs étaient la cause des problèmes de notre société et notamment du problème des retraites.
    En tout cas merci !

  14. Ce qui m’échappe avec le revenu de base, ce en quoi je le vois un peu comme un suppôt du capitalisme/consumérisme, c’est qu’il est sous forme d’argent.
    Pourquoi ne pas mettre à disposition des fournitures de base, disons un quota : eau, électricité, logement, … ? Et compléter avec de l’argent pour laisser le choix aux gens …
    Je n’ai jamais entendu ou lu cette idée là !

    1. Ici, en France, cette idée-là du « minimum vital » gratuit et ensuite facturation par palier, c’est dans le programme du PCF depuis 2007 puis FDG en 2012. C’est aussi un modèle économique mis en oeuvre à Cuba appelé la Libreta (denrées de base : farine, sucre, sel, etc).
      Le PS, depuis 2012, l’a repris à son compte pour le volet fourniture d’électricité. Pas certain qu’il l’ait mis en pratique.

  15. J’admire ceux qui peuvent se dégager, ne serait ce qu’un temps, de la contrainte salariale. N’ayant reçu aucun patrimoine, j’ai travaillé 44 ans pour avoir droit à la retraite, sans aucune interruption. Bien souvent, j’ai eu envie de raccrocher, de tout planter là: le boulot, le militantisme syndical et même la famille. Je me suis époumonée à gueuler ma rage à chaque manif, épuisée à perdre mes rêves et à mener des combats d’arrière garde pour défendre ce que d’autres rêveurs précédents avaient acquis. Merci de ne pas croire que tous vos baby boomers ont eu une vie de rêve. Nous avons vécu une immense trahison des appareils politiques et syndicaux et laissons à nos enfants une société de m….. Nos combats sont restés sans écho et nous traînons une conscience de Vaincus.

    Bien sûr que le revenu de base s’oppose, en quelque sorte, au salaire à vie. Le salaire à vie est la perspective de choisir son activité, de négocier le déroulement de sa vie. Le revenu de base offre un RMI à chacun et lance la compétition des uns contre les autres pour assurer le complément. Pour répondre à Boubou, le paternalisme du XIXème ressemblait grosso modo à sa proposition. Des usines du Creusot aux mines du Nord, en passant par l’expérience de Godin.., les ouvriers se voyaient enfermés dans un système clos où tout était paramétré.
    Le problème de fond reste le partage des richesses. Il n’y a guère de marge pour l’accommodation individuelle dans un système capitaliste. Le salaire à vie n’est envisageable que dans le cadre du dynamitage complet du système économique. C’est en cela que les expériences de partage et de coopération que vous menez me paraissent précieuses dans la preuve qu’elles donnent du besoin humain basé sur l’échange. C’est dire qu’il faut renverser la table.

  16. Bonsoir.

    Je lis votre billet et vos réflexions me semblent tomber sous le sens. Je vais peut-être dire une grosse bêtise mais il y aurait une façon de faire perdurer les services que vous rendez à la communauté, tout en vous assurant un revenu: le financement participatif. Après tout, cette sorte de financement permet de monter des entreprise ou de réaliser des films. Pourquoi ne permettrait-il pas de payer le salaire d’un travailleur utile pour sa communauté? Quand on voit comment il est possible de créer de l’engouement sur internet, pour faire le succès d’une pétition ou d’un groupe de musique, pourquoi est-ce que cette forme de financement ne permettrait pas de soutenir un travailleur? Car si vous n’existez pas pour les institutions ou pour le système économique « classique », je suis persuadé que les gens et les associations que vous aidez reconnaissent la valeur de votre travail. Le seul hic serait d’accepter de vous faire payer pour quelque chose que vous faites jusqu’ici de bon coeur, et sans arrière pensée financière.

    1. oui, c’est pas bête 🙂
      Mais j’avoue que je n’y crois pas trop, et effectivement ce serait une situation difficile à définir clairement pour être droit dans ses bottes.

  17. Joli billet qui amène à beaucoup de réflexions. Finalement, la solution aurait peut être été d’être payé pour ce travail qui vous apporte satisfaction. Quand vous dîtes « des gens qui ne pourraient pas se payer mes services », c’est peut être une partie importante du problème. l’argent circule mal et surtout, il est mal redistribué.
    Je suis salarié. Et de manière plus générale, je trouve agaçant qu’on choisisse à ma place à quoi doit servir l’argent de mes impôts (que je donne volontier à la communauté par le fruit de mon travail, aussi petit soit-il).
    Je rêverais d’une feuille d’imposition dans laquelle on me dirait : vous devez reverser XXX euros. Je déciderais moi même à qui ou à quoi je souhaite reverser ma contribution solidaire liée à la chance que j’ai de travailler. Un vrai impôt démocratique. Je donne 30% à l’éducation, 25% au financement des hôpitaux, 10% aux restos du coeur, 5% à la création de structure d’accueil de réfugiés, 5% à framasoft, etc… Et l’année d’après, peut être différemment. Mais bizarrement, je crois que je donnerais rarement pour les frais de bouche de l’élysée. L’argent serait sans doute déjà mieux redistribué…chacun ayant des convictions différentes mais globalement, le système serait sans doute plus juste que le système actuel où une trentaine de personnes décident à notre place à quoi va servir l’argent de notre travail…

  18. Très beau témoignage de vie ! Merci ! Cela fait longtemps que je suis convaincue de l’utilité du revenu de base… Maintenant il faut surtout le faire pour libérer les échanges du poids de l’inutile : c’est grave pour l’économie et l’écologie surtout. Par exemple, j’ai besoin de lunettes et de verres adéquates, mais puis-je faire confiance à un opticien qui cherche le profit à tout crin (et là on peut comprendre au vu du chômage, qu’il ou elle cherche désespéramment à me vendre des verres très chers -et oui question de survie !) ??? C’est certes embêtant pour mon porte-monnaie, mais surtout pour les ressources naturelles, et toute l’écologie (production inutile, transport…). Et là je suis vraiment inquiète pour notre environnement et nos santés…
    Bien à vous, et souhaitons à tous ceux qui se posent des questions et qui trouvent des réponses beaucoup de courage !

  19. Un superbe texte qui résume une partie de mes réflexions actuelles.

    Donc, je décide de partager un bout de ma vie. Je suis un jeune (27 ans) et je n’ai pas de boulot. D’où ça vient ? On semble tous globalement d’accord que le travail (l’emploi pour être plus juste, cfr Frank Lepage, justement) disparaît, ça m’a l’air assez évident. Mais, je voudrais vous partager aussi une piste de réflexion qui m’est venue.

    Dans mon éducation scolaire, on m’a toujours poussé à choisir le mieux (d’abord, les classiques, puis pleins de maths, puis des langues modernes) : »C’est ça qui t’ouvrira le plus de portes dans le monde du travail et des études supérieurs (ah oui, pour la ptite info, je suis belge, donc, le système est un poil différent). Avec ça, tu pourras faire ce que tu veux ! » Ce que je veux… Incroyable ! Ben, du coup, c’est ce que j’ai fait. Et puis, à 18 ans, me voilà devant le choix de mes études, un choix cornélien, rempli de perspectives, de grandeur, de liberté et de pognon (enfin, si je voulais). Je pouvais, en effet, tout faire. Alors, j’ai choisi un métier qui me faisais rêver : Ingénieur du son !

    Et puis, je n’ai pas tenu 6 mois… La plupart des étudiants avaient une grande expérience et surtout leur matos de travail, j’ai du me contenter des enregistreur mini-disc (oui, mini-disc :D) généreusement prêté par l’école et qui nous offrait un son délicieusement pourri.

    Ensuite, j’ai choisi les romanes et classiques ensemble (les lettres, quoi) parce que j’aimais bien écrire. Bah, j’ai fait dix jours… Je n’étais pas habitué à devoir me farcir des syllabi de 200 pages remplies d’exceptions de participe passé. C’est relativement déconcertant.

    Donc, dernier choix, le scénario ! Et là, je m’accroche. Le seul soucis, c’est que le truc qui s’en rapproche le plus chez nous, si on ne veut pas aller dans des écoles privées à prix de rein, ben c’est la BD. Et devinez quoi, je dessine comme une huître. Et pourtant, j’ai réussi l’examen d’entrée, allez savoir comment. Donc, examens de fin d’année, paf, je rate tout ce qui concerne le dessin.

    Tout ça pour dire quoi ? Que j’ai vraiment fait des choix puants ? Évidemment, mais faut s’attendre à quoi quand tu dis à un jeune de 18 ans « tu peux faire ce que tu veux » ? Et c’est là, à mon sens, qu’on touche aussi à un problème fondamental. Notre éducation est construite autour d’un mythe libéral qui nous vend l’émancipation par le mérite et le travail. C’est un mensonge dans la construction actuelle de la société. Le système est déterministe, bouché et m’empêche de me projeter dans l’avenir.

    Tu peux être fier de toi jcfrog, car je n’ai pas le courage que tu as de rentrer ainsi dans la société. Mon avenir me terrorise, actuellement car j’ai le sentiment d’avoir comme seule perspectives celles de devenir un esclave ou de crever dans un coin de rue. Alors, pour l’instant, je freine des deux pieds, je trouve des systèmes D de dépendance, je vis comme je peux à base d’aide de mes parents (qui ne pourront durer éternellement), de cours, d’animation et d’angoisse. Et surtout, je consomme du savoir.

    Pour terminer, je voudrais donc, citer quelques auteurs, vidéastes, conférenciers qui m’ont permis d’un peu plus réfléchir (le #Onvautmieuxqueça en fait partie) : Comme citer précédemment, Franck Lepage, notamment sa conférence sur la culture https://www.youtube.com/watch?v=96-8F7CZ_AU ; tout dernièrement un livre extrêmement intéressant que je conseille à tous Jean-Paul Gaillard, « Enfants et adolescents en mutation » ; le blog du Hacking Social pour tout ce qui est du combat des manipulations sociétales et leur chaine youtube Horizon-Gull https://www.youtube.com/watch?v=8WiiqssAME4 ; mais aussi Bonjour Tristesse, un chaine youtube qui défoule et rassure et puis, Frédéric Lordon et Bernard Friot, mais ils ont déjà été cité.

    Bon, j’ai fini d’abuser de votre patience :).

    A bientôt.

    1. Salut Piou et les autres,
      C’est génial de voir que je ne suis pas le seul à penser de cette manière. J’ai moi même 27 ans essayant de me reconvertir pour devenir ergothérapeute. Après 10 ans dans l’hôtellerie restauration et 5 ans passés à Vancouver je souhaiterais changer d’air et surtout de rythme de travail. Marre d’enchaîner les heures de boulot dans un seul but, payer mes factures en fin de mois et je ne parle même pas de pouvoir économiser. Mon idéal serait de bosser à mi temps et à côté pouvoir pratiquer mes activités nombreuses et variées. Avoir du temps pour profiter de la vie !! Le salaire de base universel serait vraiment une aide précieuse et j’espère que ce sera pour bientôt. Dur dur de changer les anciennes mentalités du travail de 40h par semaine…

    2. Les jobs sympas, style journaliste, testeur de jeux vidéos, artiste, critique cinéma ou gastronomique sont des secteurs totalement bouchés à part si on a un méga-piston. Dans ma ville, il y a 7 ou 8 écoles privées de graphisme, qui vous donne un diplôme pour intégrer directement Pôle Emploi. Il y a trop d’écoles supérieures à la con, en France, style dans le commerce, la comm », le marketing, etc …qui sont surtout là pour délester les parents de leurs économies.

  20. Cher monsieur si vous saviez comme je suis rassurée de voir qu’il y a tant de personnes qui se rendent comptes de tout ses problèmes sociétaux et finalement humains, je suis jeune, j’ai 24 ans et cela fait 3 ans que je peine a faire ce qui me plait, aider les autres, je me retrouve dans une crise financière sans nom et personne pour m’aider ou me soutenir.
    Trouver un emploi est des plus dur car je manque d’une expérience validée. Je veux dire par là que je n’ai rien fait ces 20 dernières années mais hélas personne autour de moi n’est suffisamment « respectable » pour appuyer cette expérience,et me voilà contrainte de trouver un emploi qui ne me plait pas et dans lequel je serais en difficulté morale pour nourrir l’enfant à venir et moi même. Sachez néanmoins que bien des gens escomptes faire changer cela et je crois qu’un jour par la force des choses ça arrivera.
    Si ce n’est pour mon avenir, ça le sera pour celui de mon enfant. De plus en plus de gens montrent le bon exemple et c’est je crois ce qui compte le plus : à l’heure où les gens sont surpris lorsqu’on leur dis bonjour, ils seront eux-mêmes surpris qu’on ne le leur rendent pas et de fil en aiguille le bon droit reprendra le dessus.

    Je suis peut-être romanesque et très certainement utopiste mais si on commence à en parler ça peut prendre des proportions exponentielles.

  21. Un temps partiel pour tous ?
    Pour que chacun ait le temps de travailler (que ce soit utile ou non) et de s’occuper de soi, d’aider les asso, de réparer, de voir ses proches… Oui oui ce serait tellement bien.
    Je me reconnais dans ce post et vos commentaires à tous. On devrait faire une communauté, la communauté des paumés ^^ , et faire des petits groupes en fonction de projets qu’on aurait envie de monter et des compétences de chacun. Je suis sûr qu’on a tous les compétences pour faire des trucs utiles ensemble…. Monter des projets d’avenir via des création d’entreprise ou d’asso….

    Par exemple j’ai entre autres des compétence en informatique, réseaux, télécom, j’ai travaillé 4 ans mais là je ne trouve plus aucun sens à bosser pour des grosses boîtes conventionnelles, j’aimerais continuer à exercer mes compétences mais pour vraiment servir à quelque choses. Alors n’hésitez pas, utilisez moi si vous pensez que je peux vous être utile, ça me ferait très plaisir 🙂

  22. Bonjour,
    Juste pour dire que c’est incroyable, je ressens les mêmes choses que vous, sauf que j’en suis qu’au premier stade : cadre, bien payé, techniquement intéressant, socialement inutile, voire parasite (la publicité…).
    Bref, merci pour ce témoignage.

  23. j’aimerai passionner tes compétences informatiques sur un projet gaia news
    il s’agit de monter et déployer des media puis surtout mass media indépendants des finances, en vue à terme d’obtenir construire la séparation constitutionnelle et légale entre les finances et les media, autant qu’aujourd’hui nous parait normale la sépar
    détails disponibles avec plaisir

    1. oula, voilà qui est ambitieux 🙂
      dsl j’ai pris la décision de ne plus m’engager ces temps ci, surbooké, trop de « causes » en cours…
      Mais bonne chance! Et tiens nous au courant 😉

  24. j’aimerai passionner tes compétences informatiques sur un projet gaia news

    il s’agit de monter et déployer des media puis surtout mass media indépendants des finances,

    détails disponibles avec plaisir

  25. Le revenu de base, on sera obligé d’y arriver …avec les progrès techniques qui remplacent les hommes en chair et en os par des machines. Après, je sais pas trop comment va pouvoir le financer.

    1. Perso, je suis prête à abandonner mes « héritages », ceux qui me « reviendront » à la mort de mes parents. Question de bonheur 🙂

  26. Ping : En vrac

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