Le nationalisme

Algérie en huitième

Dieu qu’il fait du bien cet article de Maitre Eolas: Pour en finir avec la binationalité. Les nouvelles inepties de la Mme Le Pen sur la « double nationalité » sont évidemment grotesques, qu’il est bon que cela soit si clairement expliqué.

La nationalité est affaire de droit, un lien entre un Etat et un citoyen. On peut en avoir plusieurs, elles s’ajoutent. Pour prendre un exemple qui m’est proche, me femme adorée n’est pas comme on le dit trop souvent moitié anglaise moitié française, pas plus qu’elle n’est franco-anglaise, elle est de par son histoire qui ne regarde qu’elle citoyenne française et citoyenne britannique. Que ça plaise à nos concitoyens xénophobes ou pas, on s’en cogne.

Nous l’avons vécu concrètement lorsque nous nous sommes mariés. Ma future femme n’avait pas de papiers français. De mère française et née en France, bien qu’ayant vécu jusqu’à l’âge adulte en Angleterre, elle avait toujours été française « dans sa tête ». Dure déception lorsque venant pour faire une carte d’identité, une employée de mairie zélée nous a envoyés sur les roses en nous expliquant que non, elle n’était pas française, qu’il aurait fallu qu’elle s’en occupe à ses 18 ans et que patati et patata. Ce fut vraiment un choc pour ma future moitié. Il aura fallu le hasard d’une autre rencontre avec l’administration avec cette fois ci une gentille dame, l’opposée de l’autre conne, pour nous expliquer « mais il n’y aucun problème. Allez à la mairie de votre naissance, demandez un extrait de naissance et je vous fais une carte d’identité ». Ce fut rapidement le cas, Laure était française, aussi française que moi et l’autre conne.

L’Angleterre ne savait pas que Laure était française. La France ne savait pas que Laure était anglaise. Et c’est toujours le cas.

La France n’a rien a dire sur la citoyenneté britannique de Ma Dame. Pas plus que Mme Le Pen n’a son mot à dire sur le lien qui unit un individu avec l’Etat algérien. Ça ne la regarde pas, ça ne regarde pas non plus la France.

Le nationalisme m’est totalement étranger (ha ha!). Le patriotisme aussi. Je n’ai jamais compris ce qui devrait me lier plus à mon voisin de palier qu’à un autre bipède de l’autre bout de la planète. Je n’aime pas les clans, je n’aime que les individus. Pardon camarade pétainiste mais pour moi c’est un truc moisi.

Je comprends qu’on soit fan de drapeaux, qu’on aime l’Histoire de France de façon nombriliste, qu’on croit à des trucs insensés comme le sang, la patrie, le sol, je sais d’où ça vient tout ça, c’est logique. Mais purée faut grandir.

Tout ça nous vient du village, de notre vieux clocher, mais le village est planétaire maintenant. En fait il l’a toujours été mais aujourd’hui c’est infiniment plus concret.

Il n’y a pas de bons français, il y a juste des citoyens français, sans aucune classification et tu n’as rien à redire. Sauf bien sûr si tu arrives au pouvoir et que ta haine te pousse aux extrêmes du martyre des gueules qui ne te reviennent pas. Mais nous serons alors loin du droit qui pour l’heure reste notre référence.

Moi je suis français. Heureux de l’être. La conjoncture m’est heureuse ici et maintenant, je m’en réjouis. Quoi d’autre?

Ca me fait toujours rire quand quelqu’un se dit fier d’être français. Qu’est ce que cela veut dire? En quoi est-il responsable de quoi que ce soit dans cette affaire. Et puis de quelle France parle-t-on?

C’est surtout beaucoup d’arrogance. « Moi je ». On s’attribue une Histoire, un passé, une culture dont nous sommes souvent bien ignorants. La connaissance de l’Histoire est évidemment importante, je l’aime, mais pour se comprendre, pour faire mieux, pas à mon sens pour revendiquer un clan quelconque. En quoi suis je l’héritier de l’héroïsme de certains ou de l’ignominie d’autres?

Je lis de plus en plus souvent des propos nationalistes et donc guerriers, ça m’afflige. La bêtise ne semble plus vouloir se reposer, chaque jour à son lot de bassesse, aujourd’hui c’est ce pauvre Estrosi qui se croit en droit de dire quelle équipe on doit supporter dans une compétition, hallucinant.

Je suis citoyen français et j’en respecte le contrat. J’aime ce pays comme les hommes aiment souvent leur foyer. Mais pour moi l’honnêteté et la bonté des hommes sont les seuls critères de jugement, leur nationalité m’indiffère au plus haut point, l’équipe qu’ils supportent encore plus.

Amitié à mes frères algériens.

violence

 

42 réactions sur “Le nationalisme

  1. Article très intéressant, moi même ayant la double nationalité, je n’était pas au courant des nouvelles divagations de nos ‘politiques’.
    Merci pour la citation de Krishnamurti qui est très intéressante !

  2. Une chose très facile à faire quand on parle de nationalité, pour voir que ce genre de proposition (je parle de celle de Le Pen) est une connerie : n’importe quel pays a le loisir de donner sa nationalité à n’importe quel individu sur terre, ça ne dépend que des règles de ce pays là.

    Imaginons une loi, en France, retirant la nationalité Française à ceux qui ont une autre nationalité.
    Imaginons maintenant un pays, par exemple l’Algérie, qui décide de modifier ses lois pour donner la nationalité Algérienne à tous les êtres humains dans le monde.

    Et ba … y’a plus de Français. Et y’a beaucoup d’Algériens. D’ailleurs, Mme Le Pen serait Algérienne. Ça lui ferait une belle jambe, elle se sentirait bien penaude de s’être fait avoir par son idée débile !

    Finalement, le droit, c’est simple, non ? 😉

  3. Merci pour ce billet.

    Vous avez brillamment mis les mots sur ce je pense à ce sujet depuis toujours.
    « Pensons sans barrières. »

  4. Le problème c’est que il y a un nombre non négligeable de casseurs et autres racailles qui profitent de l’occasion pour foutre le bordel, et ceux là il faut les mettre hors d’état de nuire rapidement.
    Pour les drapeaux, il faut les limiter, dans certaines viles il y a plus de drapeaux étrangers que français, faut pas déconner (au final on s’en fout mais, étant français, on doit un minimum soutenir la France, qui est le brave Etat qui s’occupe de nous ? ). Je vous défi d’aller déployer un drapeau Français en Algerie, et voir leur réaction, qui sera sûrement bien pire que nos sois-disant extrémistes…

    1. Pour les « racailles » il y a la justice.
      Pour le reste, nous sommes dans un pays libre, on agite le chiffon qu’on veut à nos fenêtre.

      1. Pour les racailles, on est d’accord. Après il faut pas que celui qui vient de balancer un pavé sur les CRS soit convoqué dans 6 mois pour prendre 3 mois avec sursis… Et malheureusement c’est bien parti pour.
        Bref, pour les drapeaux, ok chacun croit ce qu’il veut, mais chez lui. On a pas le droit de manifester avec une croix, on a pas le droit de manifester avec un drapeau. Quand ils exhibent leurs drapeux, c’est bien plus que pour le foot, c’est pour dire qu’ils contrôlent ce territoire, et ça c’est contre l’Etat, contre la France. Celui qui veut soutenir l’Algérie, ok, il met un drapeau dans salon et basta, mais pas sur la voie publique.

        1. Bah non 🙂
          Je suis désolé que ça te pose problème mais si j’ai envie de mettre un drapeau du Portugal, de l’Algérie ou de l’Ouzbékistan à ma fenêtre, sauf erreur je ne crois pas qu’il y ait de loi qui me l’interdise.

        2. Si je te suis, il faudrait faire avec les drapeaux comme avec les signes religieux.
          Donc on ne se promène plus avec un drapeau algérien, portugais, ouzbèke ou français.
          Tout comme on interdit le drapeau européen ou de l’ONU.
          Et la croix rouge aussi, plus de drapeaux.

          Et les couples « mixtes » qui affichent deux drapeaux différents on leur dit quoi ? le drapeau français sur le balcon et l’autre dans le salon qu’on verra à travers la porte vitrée ?
          Jouer avec la couleur des stores/rideaux ça compte comme un drapeau ?

          L’amalgame entre racaille et nationalité est dangereux. Et des français de bonnes familles sont plus dangereux qu’une grande partie des « racailles » auxquels tu fais référence (niveau capable de tuer des flics tu peux prendre Mesrine par exemple).

    2. « Je vous défi d’aller déployer un drapeau Français en Algerie, et voir leur réaction, qui sera sûrement bien pire que nos sois-disant extrémistes… »

      C’est l’argument typique. Pour moi il est nul, il résume très bien l’état d’esprit de beaucoup de gens : sous prétexte qu’arborer un drapeau français en Algérie provoquerai des réactions (j’évite le débat sur ce sujet, colonialisme toussa…), alors on estime qu’en France on devrait interdire de brandir un drapeau algérien ? « Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse ».

      Quant au « brave Etat qui s’occupe de nous », sans commentaires…

  5. J’ai la nationalité française mais aussi une autre mais ce qui me perturbe le plus c’est que me considérant comme français historiquement je ne suis pas lié a ce pays l’histoire du pays. Maintenant ce que je fait c’est que je ne veut qu’une chose avancer avec mon pays ma patrie. Alors leurs histoire de double nationalité me fait doucement rire il fallait faire parler d’eux ils ne veulent pas disparaitre et ce genre de propos est exactement ce je m’attendait a entendre. Les journaliste on sauter sur l’occasion une fois de plus.

  6. « Je n’aime pas les clans, je n’aime que les individus. »
    Assez d’accord avec la théorie, mais en pratique on se rend compte un peu trop tard que ce n’est pas comme cela que ça marche, ni que ce soit même possible de l’appliquer…

      1. Qui ça « on » ? Tout le monde, sans exception ?
        Je n’ai pas l’impression que ce soit parti pour faire l’unanimité…
        Là encore, je vous trouve un brin utopiste.

        Et puis, à propos des « clans » : si lorsque, mettons, votre enfant et un quidam sont en danger et qu’on ne peut en sauver qu’un, vous vous posez la question de savoir qui sauver, en appelant au hasard pour décider (tant qu’à faire…). Alors, là, oui, on peut envisager un « village planétaire » fait d’individus individualistes.

        Qu’on le veuille ou non, les hommes ont cet instinct grégaire, et l’on pourra décider tant qu’on veut de faire autrement, il y aura toujours in fine un choix à faire, une appartenance à assumer, faute de mise au ban voire de mort.

        1. Complètement crétin le coup de « Tu sauves ton enfant ou un étranger? »…
          1/ L’ensemble des habitants de ton pays ne sont pas tes enfants.
          2/ Entre ton ami d’enfance « étranger » et le gros con que tu ne peux pas blairer mais qui est ton cousin au 6ème degré, tu sauves qui?
          3/ Entre ton gros con d’arrière cousin que tu ne peux pas blairer et une jolie fille/un beau garçon que tu ne connais pas mais que tu te taperais bien, tu sauves qui?
          4/ Entre ton enfant et 2 étrangers? Et 3 étrangers? Et 1000 étrangers? Et le reste du monde?

          5/ Tu préfères avoir les dents en bois ou les jambes en mousse?

          Parfois on ne sait pas si on parle à un troll ou à un imbécile.

          1. Merci pour l’insulte…

            J’entends bien que mon exemple est *évident*, il était fait pour ça. Car sous couvert de bons sentiments et d’idéologie, on a vite fait d’oublier certaines évidences. Et c’est pourquoi cela n’a rien à voir avec l’histoire des jambes en mousse (qui est un non-choix, et non une évidence).

            Cela-dit, si l’on essaye d’aller un peu plus loin, pourquoi parlé-je d’un choix entre son enfant et un quidam ? Parce que le premier ciment des « clans » en question est la filiation. La filiation, la religion, le territoire, les intérêts communs sont autant de liants pour les hommes, pour qu’ils se regroupent en vue d’une principale chose : la sécurité.

            Dès lors qu’il y a regroupement, il peut y avoir conflit. Et c’est tout le problème d’un « binational », qui se retrouverait en porte-à-faux.

            Pour moi, il est normal qu’en cas de conflit entre les nations, celles-ci réclament aux « multi-nationaux » de choisir leur « clan » et déchoient de leur nationalité ceux d’entre eux qui les auraient abandonnées. Il en va de même si un individu « multi-national » bafoue l’une des nations qui l’a reconnu, ne la respecte pas ou se revendique d’une seule autre nationalité.

          2. Mais enfin pourquoi se placer systématiquement dans une logique conflictuelle? Tout cela pour le coup est bien théorique, l’immense majorité des gens qui ont plusieurs nationalités aiment les différents pays dont ils sont citoyens.
            C’est bien ça le problème si on en revient à l’origine de ce post, la xénophobie lepéniste: le discours place de fait l’algérien comme un ennemi à craindre, dont il faut se méfier. Le nationalisme quoi 🙂

          3. Pardonnez-moi, mais votre attitude confine à l’irénisme.
            Ne pas même vouloir envisager la possibilité d’un début de conflit entre deux groupes humains parce qu’« on » l’a décidé.
            Quant aux binationaux qui peuvent aimer « les différents pays dont ils sont citoyens », je ne sache pas avoir dit le contraire ?
            J’ai simplement soulevé le fait que cela peut parfois poser problème.

          4. « Il en va de même si un individu « multi-national » […] se revendique d’une seule autre nationalité. »

            Un « multi-national » se trouvant dans le pays d’une de ses nationalité DOIT s’identifier comme étant de ce pays là.

            De plus tu ne peux baser un choix entre deux nations en conflit seulement sur « le pays que j’aime le plus ». Deux nations n’ayant rien à se reprocher ne rentrent pas en guerre. Tu peux aussi décider d’être dans un camp car tu penses que les chefs militaires/politiques de ton autre nationalité ont tort.
            Tu peux aussi t’expatrier des deux pays en guerre afin de ne pas prendre parti dans un conflit que tu ne comprends pas.
            Et surtout, avec des armées de métier qui n’ont pas forcement besoin de taper dans la populace pour faire grossir leurs rangs, ton problème et plus de survivre en temps de guerre que de choisir un camp.

            Et pour reprendre ton choix évident mais en le rendant plus adapté, si tu ne peux sauver qu’une personne, tu choisis ton fils ou ta fille ? tu choisis un inconnu de ton pays ou un inconnu étranger ?
            Il n’y a jamais seulement deux choix, même dans une question fermée.

  7. Le plus navrant, c’est que que ces mêmes français d’une autre époque, quant ils sont aux « colonies », sont les premiers à s’offusquer de la moindre contrainte à leur encontre…

  8. Moi, je cherche justement a perdre la nationalité française, a cause de l’enfer fiscal, puis se balader dans certain pays en disant que l’on est français, on risque de se faire kidnapper.
    Pour avoir une autre nationalité, il faut que je débourse 1 million d’euros (investement visa), et pas question de faire un mauvais coup dans le nouveau pays, malgré 1 million d’euro, je pourrais perdre la nouvelle nationalité acquise.

  9. Je ne saisis pas trop la nécessité de procéder à un rappel sur le nationalisme. Le nationalisme, c’est défendre une forme d’idée qui est « mon pays/état/région est au-dessus des autres », avec toute une idéologie derrière… Qu’elle soit ethnique, politique ou encore religieuse. Le nationalisme est donc appliquer le raisonnement de « préférence nationale », ce qui en soi est déjà très dangereux.
    Le patriotisme, en revanche, n’a rien de malsain, à condition qu’il ne s’ajoute pas au nationalisme. Et c’est là tout le souci, parce que sous couvert de patriotisme, nombre de personnes cachent clairement des opinions xénophobes.
    Me concernant (ayant moi-même cette problématique étant fils d’immigrés), je sais distinguer les deux.
    Le patriote croit en certaines idées de son pays… ça n’en fait pas un homme bien, mais il au moins pour lui la défense de quelque-chose de cohérent. Le patriote est celui qui défendra, par exemple, la devise de la France, son histoire, qui sera plus un légaliste qu’un anarchiste.
    Le nationaliste, lui, sera plus « extrême », notamment dans l’usage de la violence pour faire passer ses idées. Les partis nationalistes sont bien souvent affiliés (à tort ou à raison selon les cas), aux mouvements xénophobes. C’est toute la distinction entre patriote et nationaliste.

    Ah, PS: un patriote est celui qui a la conviction qu’il a des droits, mais aussi des devoirs envers son pays, donc ses compatriotes. Le nationaliste n’a d’obligation qu’envers son idéologie, ce qui est une sacrée différence à mon sens.
    De fait, l’auteur est ici un patriote à sa manière:)

  10. C’est tout plein de bons sentiments et d’utopie cet article. C’est sans doute ce vers quoi ilsfaut tendre dans le meilleur des mondes possibles…

    Mais comme déjà évoqué dans d’autres commentaires, pour que ça marche, faut qu’on soit tous sur la même longueur d’onde, qu’on aille tous dans le même sens. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Va-t-on en Europe reproduire le même schéma avec les nationalités qu’on l’a fait avec l’économie mondialisée : on laisse tout ouvert chez nous pendant que les autres se protègent ???

    Ce billet oublie quand même des points importants en évoquant la nationalité : qu’en est-il des religions ? Comment cohabitent-elles ? Si on veut que la France soit un pays d’égalité pour tous sans barrière de nationalités, pourquoi ne devrait-il pas en être de même partout ailleurs ? ;Comment se fait-il qu’il y ait plein d’endroits dans le monde où mon ambassade me déconseille de mettre les pieds (pour des critères de races, de religion, de profit crapuleux, etc) ? Doit-on accepter de se « sacrifier », en tant que français (ou dois-je dire résidant français ayant un attachement à son pays et ses valeurs) pour espérer qu’un jour d’autres nous suivrons ? Doit-on accepter les exigences des nouveaux arrivants et accepter qu’ils refusent nos exigences à leur arrivée ?

    Sur le biologique et psychologique, cet article montre une méconnaissance de la nature de l’homme (l’inné) : l’homme est d’instinct un chasseur solitaire qui lutte uniquement pour sa survie et celle de son clan. Un peu comme les loups en meute. De plus, chaque humain à son propre acquis, découlant de millénaires de cultures (religieuses et sociales), parfois très éloignées et incompréhensibles les unes aux autres. Tout ça mit bout à bout provoque la réalité qu’on connaît tous : des guerres et de l’intolérance quand on se sent menacé (physiquement ou idéologiquement). Il est donc peut-être plus judicieux de ne pas créer une utopie de village planétaire, mais plutôt de travailler à consolider les relations fraternelles d’une mosaïque planétaire. Chacun chez soi et libre d’y faire ce qu’on veut, tant qu’on ne cherche pas à envahir physiquement ou idéologiquement son voisin par quelque moyen que ce soit. C’est peut-être la leçon qu’on aurait du retenir des colonisations… plutôt que celle de croire qu’on peut tous vivre ensemble avec nos différences culturelles ancrées depuis des millénaires dans nos crânes.

    1. « Chacun chez soi et libre d’y faire ce qu’on veut » Et c’est moi qui suis naïf? 🙂 Le colonialisme, l’impérialisme, tout ça n’existe plus, c’est ça?
      « Sur le biologique et psychologique, cet article montre une méconnaissance de la nature de l’homme (l’inné) »: on dirait du Zemmour 🙂 Il est des théorie autres que le Darwinisme et la loi du plus fort. Personne ne peut prétendre savoir la nature profonde et universelle de l’homme, par contre on peut choisir des chemins. A chacun sa connaissance et son appréciation de l’humain, pour moi cette vision de l’homme chasseur solitaire me semble un peu précambrienne.
      Quant au rapport entre religion et nationalité, je vois pas. Y’a une religion officielle en France? Je sais qu’il y a des Etat religieux mais je parle ici d’espoir et de progrès, pas d’obscurantisme.

      1. Je suis désolé que tu déformes mes propos pour n’en tirer que les parties qui t’arrange, en sortant les sortant du contexte.

        On peut nier la nature humaine, c’est notre droit. On a déjà nié la nature « tout court », pourquoi ne pas continuer…

        Je n’ai jamais dit que la religion était lié à l’Etat, mais force est de constater (qu’on le veuille ou non) que les 2 structurent notre monde et continueront à le structurer d’une façon ou d’une autre. Et ce, même en niant la nature humaine 😉

        Je vois qu’en revanche tu n’as pas vraiment d’avis ou d’idées sur les autres points soulevés. L’utopie va être longue pour passer de l’irréalisé au réalisable. D’autres choses seront réalisées bien avant elles sans doute. J’espère qu’elles iront dans ton (votre) sens, le « bon ».

        1. « pour que ça marche, faut qu’on soit tous sur la même longueur d’onde »
          C’est valable pour tout. Si personne ne s’y met, il n’y aura jamais de grand soir.
          A te lire je suis pourtant surement moins optimiste que toi, mais quel autre moyen d’action que de se changer soi même. Imposer aux brutes du monde entier d’aimer son prochain je ne peux pas le faire. Inscrire ma vie dans une ouverture à l’autre, ça je peux.
          Partout il y a des gens bienveillants. Pour moi un des rares espoirs est de les fédérer globalement, au delà des Nations justement.

          1. « Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde » disait Gandhi.
            Je ne peux que souscrire à cette vision des choses, et j’appelle à un avenir paisible fait de respect et de fraternité. Seulement, seulement, lorsque tous les gens bienveillants seront fédérés, ne formeront-ils pas encore un « clan », qui devra se protéger des autres « clans » aux intérêts contraires ?
            Même les adeptes du « tends l’autre joue » se sont donné les moyens de se protéger réellement…
            Je vous assure, j’aimerais voir les choses autrement, penser que tous les hommes sans exception se rejoindront dans une fraternité universelle, sans heurts.
            Mais soyons réalistes, il faut au moins une période de transition, et durant cette période on fait quoi ?

    2. « C’est sans doute ce vers quoi ilsfaut tendre dans le meilleur des mondes possibles…Mais comme déjà évoqué dans d’autres commentaires, pour que ça marche, faut qu’on soit tous sur la même longueur d’onde, qu’on aille tous dans le même sens. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. »

      Donc, on aimerait bien un monde meilleur où l’on s’ouvre vers les autres, mais comme ça demande quand même pas mal d’effort et qu’on est pas sûr d’y arriver … on va se renfermer sur nous même et faire la guerre aux étrangers ?

      C’est pas un peu dommage ? Il n’y a qu’en luttant, chacun, individuellement et collectivement pour un monde où ce dont parle @jcfrog sera commun, qu’on avancera. Et vos commentaires sur la nature de l’homme, toussa, ne fait qu’aller en sens inverse.

      D’autant plus qu’en réalité, vous concluez la même chose que jcfrog :
       » Il est donc peut-être plus judicieux de ne pas créer une utopie de village planétaire, mais plutôt de travailler à consolider les relations fraternelles d’une mosaïque planétaire. Chacun chez soi et libre d’y faire ce qu’on veut, tant qu’on ne cherche pas à envahir physiquement ou idéologiquement son voisin par quelque moyen que ce soit. »

      Comme vous le dites, le principal c’est d’être tolérant et de laisser chacun libre dans la réciprocité de cette liberté. Ainsi, quelle importance, ainsi, d’être français, algérien ou les deux ?
      Quelle importance, d’ailleurs, d’être patriotique ou de préférer un « village mondial » : qu’on kiff la nation ou tout le monde, la problématique reste la même : il faut qu’on accepte les autres. Et cela, même si les autres nous rejettent, sinon, c’est le concours à qui à la plus grosse et c’est perdu d’avance.

      Alors oui, tout cela peut paraitre utopiste. Mais l’utopie c’est l’irréalisé, pas l’irréalisable.
      Et ce n’est pas en étant pessimiste, en exprimant qu’on ne peut que se renfermer sur nous même et ne pas faire confiance à autrui qu’on ira de l’avant et qu’on vivra en meilleure harmonie, plus proches de cette utopie.

      1. Comme tu le fais remarquer, il n’y a aucune intolérance dans mon propos. J’essaie juste de montrer que la tolérance peut aussi passer par le respect mutuel des coutumes de ces voisins, sans forcément avoir envie d’y adhérer.

        Ou vu sous un autre angle, l’immense majorité des être humains sont ravis d’échanger avec des gens qui les enrichissent sans les contraindre, mais se protègent de ceux qui les forcent à changer sous la contrainte. Le respect des autres et de leur choix de vie est pour moi la vraie utopie. Bien plus grande et importante que celle de vouloir à tout pris tout mélanger.

        Et je suis tout sauf un pessimiste 😉

  11. 3 points (parce que c’est bien connu, il n’y a pas plus stable qu’un tabouret):
    – sauf erreur de ma part, ton épouse n’est pas citoyenne d’Angleterre mais sujet de Sa Majesté la Reine d’Angleterre (c’est bien ce qui distingue notre République d’un Royaume);
    – comme l’explique très justement (mais c’est un pléonasme parlant de Maitre Eolas) le billet d’Eolas, nous ne pouvons être citoyen que d’un Etat, d’une communauté politique. C’est pour cela que le terme citoyen du monde / de la Terre (tout comme d’ailleurs citoyen européen) n’a tout simplement aucun sens ni aucun contenu, puisqu’il n’existe pas d’Etat-monde (on peut le déplorer tout en l’appelant de ses voeux mais c’est bien du registre de l’utopie à ce jour);
    – enfin, lorsque tu écris: « Je n’ai jamais compris ce qui devrait me lier plus à mon voisin de palier qu’à un autre bipède de l’autre bout de la planète », et bien il me semble que ce qui te lie un peu plus, quoi que tu en dises, penses ou veuilles, à ton voisin de palier qu’à un autre humain à l’autre bout de la planète, c’est ce que l’on appelle la culture. Pour avoir pas mal voyagé, quel que soit l’esprit d’ouverture et l’humanisme que tu portes en toi, tu seras toujours plus proche d’un autre Français que d’un Gabonais, d’un Indonésien, d’un Péruvien ou même d’un Américain (surtout s’il est de la même génération que toi, suffit de lui parler de Casimir tient!).

    1. 1er point: comme je le dis en gros dans l’article, ce genre de détail m’est totalement indifférent
      2eme point: je ne pense pas qu’on soit en désaccord là dessus, j’ai bien remarqué que l’amitié des peuples a encore quelques progrès à faire
      3eme point: pour moi la rébellion est la force d’émancipation par rapport à sa propre culture. Je comprends ce que tu dis mais tu parles pour toi (et bcp de gens, j’en conviens), mais ça n’évoque plus grand chose pour moi. Je ne nie pas l’acquis de Casimir, mais ce n’est pas l’essentiel.

      1. Point 1 : Parles-en à Louis XVI et Marie-Antoinette, c’est un petit détail qui pour eux a eu de l’importance 😉
        Point 2: Sur la patrie versus la nation, je serais assez proche de Jaurès (lire ici par exemple: http://www.jaures.eu/ressources-pedagogiques/jaures-et-la-patrie/), d’ailleurs je serais assez proche de Jaurès pas seulement sur la patrie et la nation!
        Point 3: de ma petite expérience, il me semble que culture, humanisme et universalisme ne sont pas contradictoires bien au contraire. Pour aller vers l’autre il me semble qu’il faut justement être à l’aise avec sa propre culture. La peur de l’Autre qui hante nombres de nos concitoyens m’apparait bien plutôt comme le symptôme d’un manque profond de confiance en nos propres valeurs culturelles, d’où ce sentiment de submersion par des valeurs autres. Je n’ai pour ma part aucune crainte du métissage car j’ai confiance en nos valeurs universelles, qui vont s’enrichir et non se dissoudre au contact d’autres cultures.

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