Je me sens seul

J’aime les réseaux sociaux. Je sais qu’ils sont capables du pire mais qu’ils sont l’opportunité du meilleur.

Nos réseaux sont à notre image, donc infiniment pluriels. Mais ils peuvent aussi être l’occasion de mesurer à quel point ce qui te semble essentiel n’intéresse personne. Vrai moment de solitude face à l’Urgence.

La cause des migrants est un bon exemple. Mais plus encore pour moi, mon obsession démocratique. C’est pour moi une évidence toujours plus forte, intellectuellement et viscéralement, tous nos interminables débats sur les grandes causes sont stériles si on se laisse diriger par des individus qui se foutent royalement de nos avis. Seule l’intelligence collective et l’intérêt commun peuvent sauver ce qu’il reste à sauver. Donc pas des élus. Et surtout pas un roi.

C’est parfois un peu désespérant d’avoir du succès sur des conneries et des bides récurrents sur ce qui est pour toi vital.

Tant pis, on va continuer à déconner, et à hurler dans le vide 🙂

#labizh

29 réactions sur “Je me sens seul

  1. Exactement pareil.

    Les rézosocios sont une chambre d’écho d’indignation (et ce sera la mort de Twitter, chers Philippulus), ou le café du commerce.

    J’ai remarqué que chaque connerie au pire laisse indifférent, au mieux déclenche des favoris et des re-quelque-chose. Les trucs sérieux ont souvent bien moins de réactions.

    Mais mais mais. Ne pas oublier cependant que ce qu’on appelle « les réseaux sociaux » s’appelait à l’origine « micro-blogging ». Je suppute que le message perso (« aujourd’hui j’ai mal ») déclenche des réactions parce qu’on discute d’individu à individu, et que les messages de fond, notamment politiques, se prêtent moins à une lecture en profondeur sur le réseau social, qui est dévolu à scroll, clic, sourire ou indignation, scroll, clic, prenons des nouvelles, scroll, clic, sourire ou indignation, scroll, clic, prenons des nouvelles, etc.

    C’est d’ailleurs pour ça que je continue à commenter sur les blogs.

    Mes deux centimes.

  2. Oh oui… que je te comprends ! je ressens également qqfois cela.
    Mais là, je suis chargé à bloc 🙂
    Je viens de passer plusieurs mois à co-organiser un rdv où étaient réunis plus de 35 projets actifs sur notre petit territoire du Pays d’Ancenis.
    Dans les collectifs/asso/projets présents il y avait entre autres : AMAPs, Fablab, Collectif Migrants, un lieu de vie alternatif, des artisans, des maraichers, Collectif actions non-violentes…
    Ok… le temps a été au vent et à la pluie, résultat : côté visiteurs nous n’avons eu que des personnes déjà hyper sensibilisés/déjà actives (une goutte d’eau : à peine 500 personnes), mais fichtre, ça fait quand même du bien et je prends !!!!
    En plus, ce rdv (le 2e) nous le souhaitons totalement auto-géré par les exposants, zéro déchet, budget mini et ça marche ! (bon… à part la météo…)

      1. Nous avons eu une plutôt belle couverture presse (les 3 titres PQR du coin + France Bleu) donc, au delà des militants + une poignée de curieux qui ont bravé la pluie le jour J nous avons surement touché quelques personnes supplémentaires. Le chemin est long à l’échelle humaine 🙂

  3. Du pain et des jeux, ce n’est pas nouveau, mais nous sommes nombreux à nous sentir seuls, éparpillés géographiquement, voire politiquement. Maiss comme dit le proverbe africain : il faut planter, même dans le désert, car le jour où il pleut, ça pousse.

    Même quand on a l’impression que rien n’avance, les idées font leur chemin petit à petit. Je participe depuis 2014 à l’espace numérique à la Fête de l’Humanité pour l’association «Les Ordis Libres», j’ai vu évoluer les questions. En 2014 c’était «les logiciels libres ? c’est quoi ?» puis «ah oui j’ai entendu parler», puis encore «ben oui je connais, mais comment on fait» et maintenant on arrive à «oui oui j’y suis passé mais j’ai besoin de formation».

    À propos de démocratie : l’intérêt général est parfois défendu dans des conditions non démocratiques, par exemple la Sécurité Sociale a été mise en place par ordonnances, c’était la seule façon de faire, même dans le contexte favorable de la libération, car il fallait faire vite avant que le patronat ne reprenne du poil de la bête. D’ailleurs on oublie beaucoup trop souvent la démocratie à l’intérieur de l’entreprise, alors que c’est là que l’essentiel se joue.

    On lâche rien :)))
    Piyou

      1. pas si sûr, les professions libérales, les commerçants, les artisans et les paysans, ces derniers beaucoup plus nombreux à l’époque qu’aujourd’hui, étaient contre.

        1. Oui ils étaient contre.
          Et c’est pour ça qu’il y a le RSI et qu’ils râlent contre aujourd’hui 🙂
          L’intelligence collective aurait peut-être pu éviter ça.

  4. C’est vrai que les réseaux sociaux sont parfois désespérants et nous incitent à nous replier sur nous même et à ne plus intéragir, mais , mon cher Jcfrog , ce qui te semble essentiel EST essentiel ! (amha).

    Continue, tu as tout mon soutien (pour ce que ça vaut).

  5. Oserai-je proposer une chose : quitter les réseaux sociaux !
    En tous cas les quitter tels qu’ils se sont construits dans nos vies.
    J’ai deux profils : mon perso qui est sensé représenter ma vie et un autre totalement bidon ou je ne suis que des politiques que je ne connais pas en personne.
    Au final mon profil perso est totalement à l’abandon tant il est pénible de voir s’immiscer telle ou telle connaissance (qui vient détruire une discussion tenue) dans un sujet de fond. Le seul profil sur lequel je discute est celui ou je suis anonyme et où la seule règle est la netiquette (ça se dit encore ça ?). Là il n’est plus question de discuter d’autre chose que de ce qui est écrit, sans aucun sous entendu parce qu’on se connait dans la vraie vie.
    Au final je me rends compte que mon usage du net revient à ce qu’il était au départ : quelque chose qui ressemble peu ou prou à un forum.
    L’expérience que j’ai des réseaux sociaux se résume à une perte de temps infinie où j’ai finalement aussi perdu des amis réels.
    Je ne nie pas l’importance qu’ils ont pu avoir (et qu’ils auront encore) dans des situations comme le printemps arabe par exemple, mais l’usage que j’en vois me laisse penser que le coté récréatif a totalement pris le pas sur tout le reste. C’est peut-être le prix à payer quand un outil est à ce point utilisé par l’ensemble de la population.
    Si je réutilise un jour un réseau social de grande ampleur, ça sera avec parcimonie et en créant des bulles bien étanches en fonction de mes centres d’intérêt.
    En revanche je reste fidèle aux sources d’info que j’utilise depuis le début (ce site en fait partie) qui se résument en trois points : presse écrite et radio, blogs, et forums. Et c’est bien suffisant !

    1. De mon côté je reste actif sur les RS. je trouve toujours ça utile. Je vire sur Mastodon mais je ne lâche pas Twitter qui reste désormais une place publique, plutôt comme Facebook.

  6. Je l’ai bien remarqué avec la géopolitique aussi et c’est une cause racine des problèmes migratoires. Pas de répondant,ou impossibilité de développer une reflexion ensemble.
    Peu de succès sur mes billets de blog sinon pour de mauvaises raisons ( invasion de trolls fachos…) alors je me concentre sur d’autres choses. Sans doute un tort mais c’est usant de crier tout seul.

  7. Il pleut des mauvaises nouvelles de mauvaises décisions pour les petits (et pour la planète), et pourtant il ne faut rien lâcher, ne serait ce que pour se soutenir les uns les autres.

    C’est épuisant de penser qu’on a raison (personne n’a réussi à me démontrer que la vraie démocratie n’était pas la solution), et de « prêcher » dans le vide.

    Bise à tous, et bon courage

  8. Hou là, je vois la lumière, d’un des phares qui me guide, vaciller !
    Je comprend à quelle point être un « phare » peu être frustrant. Il indique la direction, mais il ne sait jamais combien d’hommes en quête de repère il peut guider. Certain passeront peut être au loin mais auront trouver leur chemin grâce à ce repère lointain. Peu finalement viendront saluer celui qui pourrait se sentir inutile au milieu de l’océan.
    Alors un petit mot, pour simplement dire MERCI de partager ton analyse, des joies et tes peines, tes colères et ton espoir. Dans ma petite barque je me sais moins seul. 😉

      1. Perso les réseaux socio c’est sans moi… j’ai trouvé découvert le blog à une époque avec beaucoup d’articles sympas publiés avec une fréquence régulière, de bons thèmes, un bon ton, vraiment un bon endroit, des bons souvenirs. Je suis toujours à la recherche de trucs comme ça

        Les commentaires c’est aussi cool à lire, on se sent vite moins seul à se retrouver autour d’un article: le remède à une sensation de solitude sur les réseaux sociaux ? un rituel pour se ressourcer auprès des « copains » avant d’y retourner ?

        Si tu veux écrire, il y a du monde pour lire, la preuve étant le nombre de commentaires sur un billet alors que le blog ne montrait pas d’activité depuis pas mal de temps 😉

  9. C’est dommage que tu n’aies plus le temps de faire des chansons; tu as un véritable don pour aborder des sujets sérieux/graves/importants avec légèreté, humour et dérision.

    L’air de rien, moi ça me touche et ça m’a poussé à m’intéresser (sérieusement) aux thèmes évoqués.

    Et puis les autres, celles qui sont de la pure déconne, elles me font toujours autant marrer (et tant pis pour ceux qui me regardent avec consternation quand je suis plié en 4 en regardant « Dans le port 80 ») ;-)))))

  10. Moi je comprends mieux pourquoi les camps allemands ont pu exister.
    Quand je vois a quel point les gens sont completement haineux et manipulés sur ce sujet et comme le racisme imbecile se porte bien en 2018 j’arrive mieux a imaginer l ambiance qu’il devait y avoir sous occupation et comment tout cela a pu etre possible avec la collaboration des elites de la police et de tout les  » bons français »

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