Mac Carthy: je trouve ça laid et grotesque

pluga

M Mac Carthy a réussi à exposer son oeuvre sur la place publique.

Je condamne l’aggression de l’auteur et le vandalisme de son travail, mais à titre personnel, je trouve ça lamentable, d’une laideur inouïe, d’une lassante indécence gauche caviar et je n’ai pas envie qu’on vienne me faire la morale sur mon inculture crasse.

Les artistes ont tous les droits, et tant mieux. Mais on a aussi le droit de trouver ça laid, ridicule, grotesque. Surtout quand on imagine qu’il s’en trouvera surement pour penser que c’est de la transgression. Un plug anal géant. Whaou. Quelle mise en danger du système.

« La culture c’est ce qui sert à empêcher l’énonciation du conflit social »

Evelyne Ritaine, « Les Stratèges de la culture »

Je t’invite très cordialement écouter cette petite merveille d’humour et de sarcasmes avec Mermet et Lepage sur l’art dit moderne. Ca s’appelle « 3 réacs à la FIAC », et ça balance 🙂

20 réactions sur “Mac Carthy: je trouve ça laid et grotesque

  1. Toi qui aimes bien Franck Lepage, ça a dû te rappeler son excellente diatribe contre l’art contemporain. Là où il explique qu’on fait de la fausse transgression (il utilise l’exemple d’un acteur qui pisse vraiment sur scène) pour donner l’illusion de la démocratie (alors qu’un artiste vraiment transgressif aurait 0 subvention).

    Assez d’accord. C’était moche et con. Et les gens qui l’ont détruit aussi. C’est triste de voir s’agiter autant de connerie et de laideur.

  2. mouais. En tous cas, avec des raisonnements comme ceux là, on a réussi à inventer en France l’anti-mac carthysme. Beau résultat. c’est la droite réac qui est contente…

    1. de l’anti mac carthysme? Parce que tu crois que dans l’ensemble de la population tu pourrais trouver plus d’un pour 10.000 qui trouvent cette démarche artistique intéressante?
      Ce genre de raisonnement comme tu dis est tout sauf répandu, il aurait bien du mal à faire le jeu de la réaction, ou de qui que ce soit.
      Et puis je me fous de faire le jeu d’untel ou d’un autre, je donne juste mon avis.
      D’ailleurs la droite réactionnaire défiscalise ce genre de chose, je doute qu’elle en soit le plus grand ennemi.
      Je le dis sans animosité mais j’ai du mal à comprendre que la « gauche de combat » puisse défendre cet art coté en bourse.

  3. « La culture c’est ce qui sert à empêcher l’énonciation du conflit social »

    Bien au contraire. Qu’un plug anal géant soit érigé sur la place de Paris qui regroupe les plus grands joailliers du monde, au lendemain du renoncement par l’Assemblée Nationale à inclure les œuvres d’art dans le calcul de l’ISF, ben je trouve que ça l’énonce très bien ce conflit social. Pour le coup, ça touche au génie. Tout cela à une semaine de l’inauguration du musée de la fondation Louis Vuitton… C’est juste succulent.

    Quant au système, ben il faut quand même reconnaitre qu’il s’est mis en danger, non ? Ou alors il ne réalise pas ce qu’il fait. Tout est possible à ce stade…

    1. C’est toute l’arnaque du truc. Si tu penses qu’un seul banquier se sent menacé une seconde par cette oeuvre, et bien nous ne sommes pas d’accord 🙂

      Je ne saurais mieux dire que ce qui est raconté dans la vidéo, je ne sais pas si tu l’as écoutée.

      1. Je pense que beaucoup de monde se sent menacé par la réaction que cette œuvre a suscité, beaucoup beaucoup de monde. Même moi, tiens. Pas que des banquiers. L’idée que mon pays puisse réagir comme ça alors qu’il y a 20 ans on recouvrait l’obélisque de la Concorde d’un préservatif dans l’hilarité générale, ça me fout la trouille, et ça fout la trouille a tout un tas de gens, dont les banquiers, sois en certain.

        Quant à ce que cette œuvre exprime, une fois n’est pas coutume, c’est limpide, et si l’art contemporain est trop souvent cryptique, cette fois ci, c’est on ne peut plus clair. Elle adresse d’une façon si claire à la populace un message que même les plus abrutis ont compris. Au lendemain du jour où la représentation nationale à accordé un fabuleux cadeau fiscal aux riche – l’exemption de l’ISF de leurs œuvres d’art – et a imposé aux classes moyennes de se serrer la ceinture avec les allocs – cette œuvre transmet un message très clair à la population : allez vous faire enculer.

        Après, personne n’a jamais prétendu que l’art devrait être poli.

  4. Un des problèmes (en dehors des supers vannes type contemporain comptant pour rien…) de ce genre de truc c’est de faire croire que l’art contemporain est l’art de la FIAC. C’est comme si tu limitais l’art du 19e aux salons officiels, l’art russe du 20e à la propagande communiste. C’est pas parce qu’il représente un gros paquet de thune que Jeff Koons représente l’art contemporain, et c’est ce que je ce genre d’émissions fait croire.
    La majeure partie de ce qu’on adule aujourd’hui dans ce qui s’est fait hier n’était pas aussi visible à son époque. Si tu t’emmerdes pas à chercher un peu et que tu ne te bouges que pour aller à la FIAC forcément que l’art contemporain est inintéressant.
    Alors du coup ce qui est le plus intéressant est difficile à trouver, en effet, rien de nouveau sous le soleil…
    (quoique, le street art, les interventions dans l’espace public, le travail avec des assos, ces choses (relativement) nouvelles et intéressantes qui se passent en marge et nous empêche de détester tranquillement notre époque…)

    1. je ne peux pas parler en leur nom mais je doute que le propos de Mermet et Lepage soit de nier l’intérêt de l’art moderne.
      en tout cas ce n’est pas le mien
      le sujet ici était de dénoncer une caste de gens, typiquement ceux rencontrés à la FIAC, et cet art hors de prix.
      de la même façon je ne veux pas généraliser, il y surement des gens sincères et passionnés à la FIAC.
      Je n’y connais rien en art moderne, j’y suis hermétique mais je n’ai jamais eu la prétention de dire ce qui est de l’art ou n’en est pas. Je pense que très peu de gens sont « concernés » par ce genre d’expression artistique, et je trouve intéressant de savoir par quelles mécaniques institutionnelles il se retrouve en vedette sur la place publique. Par exemple moi je pense que le thrash metal est l’art ultime, je me vois mal pour autant imposer à mes contemporains 8 jours de thrash non stop sur la place Vandom à 120db, seule une élite peut apprécier 🙂

      1. Je comprends ce que tu dis mais même si je n’ai pas pu écouter jusqu’au bout la vidéo (hum…pas mon type d’humour et accessoirement pas mal de boulot) je trouve qu’on arrive très vite a confondre art contemporain et trucs de la FIAC.

        Y a toujours un coté « c’était mieux avant », « avant on faisait de la vraie provoc » qui est épuisant.

        En fait c’est le coté systématique de ce discours qui est fatiguant, je n’aurais rien contre si je ne l’avais pas entendu des centaines de fois et qu’à coté j’entendais de temps en temps un discours mesuré.

        (et puis j’ai un peu de mal a comprendre pourquoi un gode géant est plus laid et grotesque que la colonne en hommage à un dictateur deux fois plus grande, posée 10 mètres à côté, qu’on a fait payer au pauvre Courbet parce que ses amis (même pas lui) révaient (un peu violemment) d’une société meilleure…)

  5. Bonjour !

    Je me permets de réagir car c’est la première fois que je me trouve ici face à un article qui me semble manquer de tolérance ou d’ouverture et cela me paraît surprenant. Pas de critique quant à une « inculture crasse », mais une simple observation : l’intérêt de l’art contemporain réside assez rarement dans une prouesse technique, mais ce n’est pas automatiquement non plus une nécessité de satyre sociale qui justifie son existence ou sa légitimité. Les contours de l’art sont indéfinis, et c’est bien.

    Je pense que certaines formes d’art sont de l’ordre de l’incitation à interroger les concepts sur lesquels nous fondons nos jugements esthétiques. Je peux trouver une oeuvre moche, estimer qu’elle défigure (provisoirement rappelons le) une jolie place parisienne, être révoltée par le coût potentiel d’une telle installation au regard de ce qu’elle génère en moi… Mais toujours est-il qu’elle génère des réactions, suscite des émotions, et pour certains, leur donnera envie de comprendre ou d’analyser la démarche de l’artiste, qui dans ce genre de cas est là je pense un « créateur de sens ».

    Sans compter qu’il n’est pas exclu qu’un enfant voie y là un sapin de noël du mois d’octobre, ou qu’un passant se sente ému par la présence écrasante d’une tache verte dans son environnement habituellement libéré, ou même que quelqu’un se mette à prendre un carnet de croquis et à dessiner la place ainsi transformée, produisant lui même un travail plastique à partir de l’oeuvre de mc Carthy.

    Je balaie large, mais tout cela pour dire que quelles que soient les critiques que l’on ait à formuler contre une œuvre, son modèle économique ou les prétentions qui l’accompagnent, aucun d’entre nous n’est capable de mesurer l’impact esthétique qu’elle aura sur les gens qui croiseront sa route.

    Personne n’a encore réussit à définir ce que c’est que l’art, et j’espère bien que personne ne le pourra jamais (on a suffisamment vu de cas dans lesquels le fait de poser des limites de ce qui est de l’art ou non a dégénéré…)

    Accepter des œuvres qu’on trouve moches (ou pas) dans l’espace public, c’est aussi important, en termes de principes à défendre, que peut l’être la neutralité du net.

    En espérant, sinon t’avoir fait changer d’avis, pouvoir au moins semer le début d’un doute…

    Bonne soirée !

    Elodie

    1. bah non 🙂
      Et je n’accepte pas ce qualificatif d’intolérance.
      L’intolérance c’est refuser des droits à quelqu’un. L’estimer inférieur.
      Tout ce que je dis c’est que je trouve ça laid, que le message, de ce que j’en comprends, me semble grotesque.
      Si on ne peut plus avoir un avis, voilà qui tournerait à l’intolérance 😉

      1. Mouis… Sauf qu’une branche conséquente de l’Art a quitté la voie de l’esthétique pour celui de la relation avec le spectateur. Depuis Marcel Duchamp, pour être précis.

        Cette œuvre n’a pas du tout vocation à être esthétique, pas plus que le célèbre urinoir de Duchamp, elle cherche à interpeller son public, et à le provoquer, à le faire réfléchir. A ce titre, c’est une réussite.

        Ce qui est regrettable, c’est que le message n’est pas forcément si complexe, chose que l’on peut facilement reprocher à l’art contemporain, trop souvent cryptique. Qui plus est, comme toujours dans l’Art contemporain, le public est libre d’y poser son interprétation.

        Que les cathos y aient vu une provocation à leur pudeur, fort bien, mais je doute que ce soit cela qui t’ai déplu JCFrog.

        Que tu n’y ai pas vu un message du **marché** de l’Art – que la FIAC symbolise à merveille – destiné au public des manants, par contre, c’est dommage, parce qu’il faut avouer que le message est à la fois cynique, drôle, et obscène, ce qui rend l’œuvre parfaite, imho.

        Le marché qui dit aux manants d’aller se faire enculer, il fallait avoir une sacré paire de couilles pour oser le dire aussi haut (28 mètres). Chapeau Paul McCarthy. Beau boulot.

        1. Non mais j’ai bien compris Fabrice, je sais bien que la recherche n’est pas esthétique, heureusement 🙂
          Tu trouves son travail intéressant, moi pas, y’a pas de lézard.
          C’est marrant d’ailleurs, moi qui aime la musique bien violente, je n’ai jamais aimé la provoc trash dans le domaine artistique. Bien que j’aime le punk et le metal. Va comprendre.
          Je crois que Brassens est bien plus révolutionnaire que les Sex Pistols.

          1. Peut être, mais les Sex Pistol chantant Anarchy in the UK, ça avait de la gueule, et McCarthy est complètement dans cette lignée 😉

            Mon grand regret, c’est que cette œuvre aurait pu être un fantastique sujet politique, pas seulement pour les cathos choqués, mais aussi pour cette justice fiscale qui épargne les super-riches qui vont planquer leurs sous à la Fiac… Dommage…

  6. Entièrement d’accord avec toi, je condamne ceux qui ont agressé l’artiste mais franchement ça ne rime à rien, c’est si facile de faire de l’art transgressif avec un plug anal.
    Mais quel message et quel but ?
    C’est un message subliminale commandé par le gouvernement et la mairie de Paris pour nous dire qu’on l’a bien profond ?

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