La tyrannie de la transparence #csoj #attali #zimmerman #libre

Ce post fait écho à l’émission « Ce soir ou jamais » du 25 octobre 2013.

transparencyIl est charmant ce M Attali, à force d’être très intelligent dans certains domaines, il semble croire qu’il est intelligent globalement. C’est toute la problématique du rôle de l’expert dans nos sociétés verticales: je ne nie pas sa compétence, je m’oppose à son pouvoir.

C’était assez savoureux de le voir expliquer à Jérémie Zimmerman ce qu’est le logiciel libre, apparemment c’est une marque déposée par IBM selon lui 🙂

Je voudrais juste m’attarder sur une des confusions qu’il essaye de vendre:

transparence = tyrannie = atteinte à la vie privée.

A noter pour l’anecdote: « moi je n’ai pas de compte facebook, juste quelqu’un qui poste pour moi, je n’y mets rien de personnel ». Bah si Jacques, tu as un compte, et tu gères ce qui y est mis. Mais tu penses surement que nous on est des cons, on y met n’importe quoi sans jamais réfléchir 🙂

Bref. Je ne suis pas là pour dire du mal de M Attali.

Comme a essayé de lui expliquer Zimmerman, la transparence et le respect de la vie privée ça n’a juste rien à voir et c’est très important de faire le distinguo.

En tout cas pour un irresponsable comme moi qui rêve d’un monde meilleur où la démocratie pourrait enfin éclore, les limites sont limpides:

– tout citoyen a droit à une vie privée et protégée.

– tout citoyen en charge de représentation de l’intérêt général n’a droit à aucun secret.

C’est pas compliqué 🙂

Les exigences de transparence sont pour les représentant politiques.

Il est tout de même ahurissant de voir à quel point mes contemporains sont acquis à la cause du chef, au fait que certains être supérieurs puisqu’élus auraient le droit divin de cacher à la société qu’ils sont sensés servir des secrets d’Etat de la plus haute gravité. Si tu penses que le petit peuple n’est pas prêt à entendre certaines choses, ok, mais arrête dès lors de parler de démocratie: tu es un dictateur ploutocrate 🙂

Personnellement j’ai toujours entendu parler du secret défense pour couvrir des intérêts personnels de puisantes gens, jamais pour l’intérêt commun. On pourra me rétorquer que précisément si je n’ai pas entendu parler des cas légitimes, c’est parce qu’ils sont bien gardés secrets. Certes, permets moi toutefois d’en douter.

L’individu est de moins en moins protégé, les gouvernements s’arrogent toujours plus de pouvoir et de droit au secret. Le Patriot Act est pour moi la plus symbolique des ignominies: ayez peur, renoncez à vos droits.

Aujourd’hui le lanceur d’alerte qui dit la vérité à propos du patrimoine commun est cloué au pilori de la trahison. A l’inverse les puissants qui sont censés nous servir défoncent toutes les barrières de l’éthique et du droit, et personne ne moufte.

Ce monde est malade.

Le parallèle avec le logiciel libre est inévitable. Je ne conçois pas de démocratie sans transparence. Dans nos sociétés ultra connectées, nous avons perdu le contrôle de notre environnement technique qui prend toujours plus de place dans notre quotidien, et c’est pour ça que toute technologie non libre n’est pas démocratique: nous n’avons aucun contrôle sur nos iPhone ou nos PC pré installés Microsoft. C’est pourquoi je m’inscris aujourd’hui dans une démarche à long terme qui vise à m’émanciper du logiciel et matériel propriétaire, ce sera long et douloureux, j’aime le « beau simple et performant » de mon iMac, mais j’ai démarré ma quête, tout doucement, pas par plaisir, par conviction politique 🙂

Tiens vais faire comme Mélenchon, vais exhorter mes concitoyens: je t’en supplie frère terrien, remets en question ta soumission à ceux qui sont censés te représenter, demande le pouvoir qui te revient.

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui 🙂

#peace #utopie #labise

 

13 réactions sur “La tyrannie de la transparence #csoj #attali #zimmerman #libre

  1. Je plussois cet article et te souhaites par la même occasion la bienvenue dans le monde libre du libre 😉
    Prenons en main nos équipements connectés comme nous prenons en main notre vie citoyenne.

    Amen

    Wil #labiseaussi 😉

  2. L’information c’est une forme de pouvoir.

    Pour avoir manipulé des données classifiées, être formé à leur gestion, après avoir vu les dérives qu’une gestion non raisonnée peut donner (la théorie voudrait que Snowden et Manning n’aurait jamais dû avoir l’accès aux informations qu’ils ont pu récupérer), je comprends parfaitement qu’un Etat souhaite conserver une partie de ses données secrètes.

    Et la totale transparence de nos politiques, c’est une bêtise, eux aussi ont le droit à une vie privée en dehors de leurs fonctions publiques. ça ne veut pas dire qu’il ne doit pas y avoir de de transparence sur leurs activités durant leur mandat ni contrôles, hein.

    Et lorsqu’un besoin existe d’accéder aux données classifiées, il y a des juges pour ça.

    Je vais revenir sur les lanceurs d’alertes, certes ils n’auraient pas dû avoir accès à ces données. Mais ils ont fait ce que leur cœur de citoyen leur demandait de faire : dénoncer les dérives de leur gouvernement et pour ça, ils devraient avoir notre gratitude.

    Et je pense que ce qu’il se passe aux USA n’est pas prêt d’arriver en France, en tout cas, pas dans ces propensions. Oui, j’ai l’espoir que, individuellement, chaque citoyen français sera un jour capable de dénoncer les pratiques indignes dont il sera le témoin. J’espère qu’un jour, nos politiques verront plus loin que leur intérêt personnel.. Je suis naïf, j’ai foi en l’humain.

    Et je remercie des gens comme Jeremie, qui se battent au quotidien pour que ces dérives ne deviennent pas notre quotidien. 🙂

    1. mais évidemment qu’on parle de leur fonction, on ne demande pas aux représentants de nous dire avec qui ils couchent. On demande la transparence sur la gestion de la cité.

      1. on est d’accord alors ^_^

        Remarque, François il doit être demandeur pour la transparence des dessous de Valérie (ou c’est l’inverse ?!)

  3. J’ai entamé la même démarche que toi il y a quelques mois.
    J’y songeais déjà depuis pas mal de temps et le déclencheur pour moi a été l’achat d’un PC avec Windows 8 pré-installé. ModernUI c’est peut-être bien rigolo sur une tablette (je n’ai jamais essayé) mais (de mon point de vue) sur PC c’est le début de la fin de Windows.
    Les événements récents m’on conforté dans mon choix que je ne regrette pas!

    Enfin si il y a tout de même quelque chose que je regrette: On trouve de très nombreux logiciels libres pour répondre à à peu près tout les besoins et parfois même épurés des fonctionnalités inutiles qui ont été greffées à certains logiciels commerciaux pour faire vendre mais qui au final n’en font que de grosses usines à gaz bien gourmandes en ressources MAIS il y a un MANQUE DE COHÉRENCE entre ces logiciels qui sont intégrés avec plus où moins de succès au sien d’une distribution.

    Prenons le cas de Linux Mint (cité plus haut) par exemple. On compare parfois cette distribution à MacOS à cause de son « élégance » et de son « style épuré ». C’est vrai, c’est épuré et assez élégant par rapport à d’autres distributions mais c’est aussi – comme n’importe quelle autre distribution – bourré de (très) nombreux petits défauts, l’ergonomie n’est pas toujours au rendez-vous et l’intégration/la cohérence entre toutes les application est loin d’être parfaite.
    Ceci étant dit, passé la période d’adaptation parfois un peu frustrante, on s’y fait pour à la longue ne plus voir ces petits défauts, de plus au fur et à mesure des versions l’ergonomie à tendance à s’améliorer (malheureusement très lentement avec parfois des ratés).

    Je ne pense pas que Linux Mint soit le bon choix pour Jérôme : certes c’est une distribution facile et rapide à prendre en main et parfaite pour les débutants (jcfrog n’est pas un débutant), cette réputation est due au fait que Mint intègre de base des logiciels qui ne sont pas libres comme des codex audio et vidéo et certains pilotes (ce qui est effectivement très pratique) mais aussi Adobe Flash Player et les Java Runtimes deux choses que je recommande de bannir si vous le pouvez (et la plupart des utilisateurs le peuvent).

  4. Je suis passé quelques temps par une Mint, ubuntu-based tout au début puis en LMDE (Debian Edition). Je suis pas resté scotché. Mais c’est déjà un peu plus facile qu’un Debian pure (surtout pour les pilotes de carte graphiques.)

    Là, depuis que j’ai découvert Archlinux pour mes serveurs, je suis fan du système en rolling-release. Et parmi les distrib basée sur Arch une des plus user-friendly, c’est Manjaro. Je ne l’ai pas testée, je ne peux pas t’en dire plus. J’ai eu quelques bons échos par contre.

    http://linuxfr.org/users/eqfm/journaux/test-de-la-manjaro-linux

  5. Très bon billet et surtout très bon Zimmerman. On aurait juste eu envie qu’il se fâche tout rouge et qu’il parte au quart de tour quand Attali dit des inepties sur le logiciel libre, plutôt que d’attendre qu’on lui donne la parole.
    Remarque aussi sur le billet : dans quels domaine M. Attali est-il « très intelligent » ? Puisque Mélenchon a déjà été évoqué ici, je me souviens d’un « Des paroles et des actes » où il débattait avec Attali. Et comme toujours quand j’entends ce dernier, j’avais envie d’intervenir pour lui dire à quel point ses interventions étaient non pertinentes et/ou malhonnêtes.

  6. bonjour
    oui, effectivement, attali c’est l’emblématique expert qui fort de son succès auprès des cons, prend tous les autres pour des cons… enfin, ça dépend aussi de ce que l’on désigne par con… là ça devient compliqué… be chez les gens comme attali, les cons c’est ceux qui n’ont pas eu de succès autant que lui… et donc on serait tenté par opposition simple et logique de définir nous-même ce qu’on désigne par con, ceux qui ont eu du succès comme lui : ben non. justement, pas du tout.
    et j’en viens à la démarche de Linux et R. Stallmann : ce qu’il propose, c’est en fait la démarche de déprolétarisation des marxistes. que le prolétariat se réapproprie ses savoir faire et connaissance, en les partageant et en les construisant par le partage : si tu ne sais ou ne comprends pas, demande, si tu sais ou comprends, explique et enseigne ou partage.
    moi c’est ce qui m’est arrivé à plusieurs reprises dans ma vie, de devoir apprendre un truc ou des trucs en réponse directe à un problème, d’adaptation à une situation à laquelle je n’avais pas été préparé… un jour j’en ai eu marre par exemple de me casser les dents sur les plantages à répétition du windaube de l’époque. je cherchais des documentations pour comprendre, sur le net. et puis j’ai vite remarqué que celles qui expliquaient le mieux le fonctionnement de la machine, des outils, des codes, c’étaient les documentations sur linux et ce qui tourne autour. donc je me suis mis à linux. en même temps, j’ai considérablement épuré mon utilisation de l’ordinateur aux outils qui permettent de faire le plus de trucs par soi-même. je n’ai jamais utilisé la machine pour jouer : je joue dehors, en pleine nature, ou je plonge dans des livres, j’écris des histoires, je fais des images… dans le même ordre culturel, je n’ai jamais eu de télévision, j’ai pas de téléphone portable sur moi, mais je suis toujours en avance à n’importe quel rendez-vous que je ne manque jamais, même quand au dernier moment il arrive quelque chose : j’suis du temps où la parole donnée dans le passé compte avant celle qui viennent plus tard.
    etc…
    je me déprolétarise
    ça veut pas dire que je devient informaticien. ou que je deviens boulanger en lisant sur la fabrication du pain, ou économiste comme attali ou autre en lisant les ouvrages indiqués sur les blog d’Alternatives économiques…
    ça veut dire qu’à chaque fois que je participe même passivement à quelque chose, je cherche à comprendre comment ça fonctionne, comment les discours de pensée commune, de pensée sociale, construisent les représentations sociales sur le sujet considéré, et quelle distance il y a ou pas entre le fonctionnement réel que je tente d’approcher et ces représentations sociales…
    la recherche de la transparence, c’est pas uniquement un truc à imposer aux connards vaniteux qui prétendent dominer le monde en se faisant passer pour représentants…
    c’est aussi un truc à apprendre à construire dans les cerveaux de chacun : reprendre aussi la démarche expliquée par les piagétiens et les néopiagétiens quant à la construction des savoir chez l’enfant : se libérer de ces perceptions directes et progressivement construire des outils de conceptualisation des opérations constructrices du monde…
    bref
    la transparence, elle est aussi dans le regard non crédule
    et c’est aussi comme ça que je conçois de pas être con…
    et c’est pas facile

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *