La fin de l’emploi: pourquoi se demander quand?

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Dans la plupart des films de science fiction, que ce soit pour accoucher une princesse ou réparer un grand vilain déchiqueté par ses aventures, le corps médical est totalement automatisé: ce sont des robots qui soignent, qui opèrent. Qui laisserait un humain si  faillible s’occuper d’un domaine aussi complexe que le vivant?

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Aujourd’hui la haute technologie est au service de nos chirurgiens, de nos grands spécialistes, mais qui peut raisonnablement penser qu’un jour, fut-il très lointain, elle les remplacera?

Quand? Je n’en sais rien. Mais qu’importe?

Je pense que ça arrive à toute vitesse, mais mettons que je me trompe, que ce seront mes enfants, ou mes arrières petits enfants qui connaitront cette société à 80% de chômage. Qu’est ce que ça change? On tolère un modèle mortifère dont on sait la conclusion, et on va se contenter d’espérer que la catastrophe sera pour les générations prochaines? L’avion se crache et on tient en se disant qu’on ne sera plus là lors de l’impact?

Les employeurs le savent et ne s’en cachent pas: il y a un point de bascule, dès que le robot est moins cher, aucune considération humaine ne saurait être prise en compte, et c’est bien normal, la rentabilité est la raison d’être de l’entreprise capitaliste.

Nous devons changer le modèle au plus vite.

Nous nous sommes habitués à voir la technologie libérer mettre au chômage les ouvriers, les paysans. Notre société élitiste les a rayés de la carte.

Cela s’illustre de la même manière au niveau planétaire, les premiers emplois menacés sont bien entendu les moins qualifiés et la menace touche donc plus fortement les pays qui servent aujourd’hui de chaines de montage pour la planète.

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Source: The age of automation

Mais ce n’est que le début. Le tour des cols blancs arrive, avocats, fonctionnaires, médecins ou ingénieurs, le chômage de masse n’épargnera personne. Même la création, l’artistique robotisé est en marche.

On parle technique mais la question est évidemment exclusivement politique. J’aime la technologie, j’adore les robots, mais il faut radicalement casser le modèle capitaliste: si les richesses produites par le numérique sont toujours plus immenses et au bénéfice de toujours moins de monde, c’est à coup sur le Trepalium. Et pour le coup ce n’est pas de la science fiction, c’est notre modèle actuel. La seule question est « demain ou après demain? »

De moins en moins d’humains sont nécessaires à produire la richesse des propriétaires de la technologie. Quand tout devient technologie, c’est une folie. Il nous faut être radical. Il nous faut admettre que changer fondamentalement est vital. Et sans attendre.

Les hommes qui se croient « modernes » et qui nous dirigent au lieu de gouverner fustigent l’immobilisme des peuples, mais leurs prétendues réformes, qui selon moi ne servent que les puissants, sont surtout totalement dérisoires.

Tourner le dos à notre modèle « American Dream » ne veut pas dire sombrer dans le communisme stalinien. Ca veut dire remettre le commun au centre, réinventer une façon de vivre ensemble qui n’est pas basée sur l’accumulation mais la répartition, le collaboratif, le partage de ce qui pour l’essentiel se duplique désormais. Nous sommes à l’heure de l’intelligence collective, je doute que nos réflexions nous amèneront à réinventer les plans quinquennaux.

Ce sera un monde sans yachts, probablement, mais dans un monde adulte, qui a besoin d’un yacht?

8 réactions sur “La fin de l’emploi: pourquoi se demander quand?

  1. Bonjour et merci pour cet article pertinent.
    La question à se poser est : Veut-on des emplois pour être occupé ? Combien de personnes dans mon entourage conservent leur boulot tout simplement pour le salaire à la fin du mois. Ils n’ont rien à faire du job. La plupart du temps ils s’em…. pendant toute la journée.
    Il y a tant de choses à faire que d’être planqué derrière un travail.
    Arrêtons de dire que les chômeurs sont la hantise de la société. Tous les spécialistes le savent bien. Une société qui s’industrialisent finit par voir le nombre des emplois diminuer. Avez vous visité des usines récemment ? Seulement une poignée de personnes sont nécessaires au lieu de centaines auparavant. Est ce que c’est un mal ? Non je ne le pense pas. Personne ne souhaite travailler dans des conditions pénibles. Il faut juste repenser la société et accepter le fait qu’il y ait des gens « in-employés », répartir la création des richesses et réinventez le vivre ensemble comme vous le dites dans votre article.

  2. Un ordinateur de trading haute fréquence remplace facilement 1000 traders « traditionnels ». Certains quotidiens (le monde pour ne pas le citer) utilise des générateurs d’articles pour remplacer les journalistes de la rubrique chiens écrasés. Certains algorithmes de management sont (beaucoup) plus efficaces qu’un petit chefaillon, tenté d’harceler un sous-fifre ou par le décolleté de sa secrétaire.
    Les derniers algos de droit sont parfois plus pertinents qu’un bon avocat. Certains robots sont capables de se réparer tout seul, ou d’en construire d’autres. L’imprimerie 3D fait son boulot. Que se soit dans l’industrie, dans le médical, ou le bâtiment. Certaines sociétés allemandes proposent des maisons imprimées en 3D…
    Uber vient de présenter ses voitures sans chauffeur. A quand les routiers sympas sans routier sympa ?
    Les drône d’Amazon vont remplacer le facteur qui remplace le moniteur d’auto-école. Bref, la liste est longue.
    Alors oui, comme la pelle mécanique a remplacé le terrassier, et c’est tant mieux, le robot remplacera (et remplace déjà) le « cuisinier » chez MacDo. Maintenant, le capitalisme étant ce qu’il est, donc très con, il est capable de tuer ses clients. Le monde se fera donc sans lui, comme il se fera sans les politiciens traditionnels, la vraie question étant effectivement comme tu le dis… Quand ?

    1. Entièrement d’accord avec vous mais je vois pas l’intéret d’un capitaliste de tuer ses clients (ou alors il doit le faire très très lentement pour en tirer un maximum de friic avant (exemple la cigarette). Ce que font très bien les capitalises par contre c’est payer au minimun les gens pour produire de la M que d’autres malheureux achèteront avec leurs maigres salaires.

      La chance que nus avons c’est que dans tous les programmes il peut y avoir un bug et que souvent le bug se situe entre le clavier et l’écran 🙂

      1. Pour ça, faut juste attendre un peu le poulet au chlore made in TAFTA. Il y a 10 ans quand je disais que je faisais mon jardin, tout le monde se foutait de ma gueule. Quand il y a 10 ans, je disais que les gouvernements nous espionnaient sur Internet. Tout le monde se foutait de ma gueule. Depuis, il y a eu la viande de cheval dans les raviolis, la vache folle, et Snowden et les attentas de Paris avec ses lois liberticides. Maintenant tout le monde me dit que j’avais raison.
        Je suis écœuré d’avoir eu raison, j’aurais préféré avoir tord.
        Le capitalisme vendrait sa mère pour un euro. Le capitalisme de papa Ford est terminé. Dans une société d’hyper-treading, les décisions sont mécaniques, froides, robotiques. Un euro vaut plus qu’un homme. Le capitalisme se tue lui-même. On en reparle dans 10 ans si tu veux.

  3. Je pense que cela fait déjà quelques années que le robot, le sysème automatisé, le logiciel auraient pu remplacer l’humain dans la plupart des emplois qu’ils occupent. Il y a plus de 10 ans j’ai vu dans un journal télévisé un robot qui faisait tourner une toupie sur la tranche d’un sabre. et ça il pouvait le faire à l’infini. Combien de chirurgiens pourraient être aussi précis ?!
    Mais je ne pense pas que la société soit bien consciente de l’avantage qu’elle peut tirer de la technologie .surtout quand ceux qui nous exploitent continuent de nous faire du chantage à l’emploi et nous font croire que le travail c’est la vie et qu’un chômeur ne vaut rien. Il y en a même encore qui osent encore marteler que les 35 heures étaient une catastrophe pour l’économie alors que le partage et la baisse de la durée du travail seront probablement la seule solution viable pour que ce monde ne sombre pas dans un chaos apocalyptique comparable et même pire que les années de terreur qui ont suivi la révolution Française .

  4. Comme toujours un article qui pose les bonnes questions… En lisant cet article j’écoute « L’Angle éco. Les robots vont-ils nous voler nos boulots ? » sur France 2…
    Ben je suis d’accord avec toi, la question ne se pose même plus. Le gros problème c’est comment fait on pour imaginer ce changement de société fondamental. Là est aujourd’hui la véritable question ! Celle que tu poses.
    Malheureusement la société humaine est handicapé par son inertie, elle balbutie à se rendre compte du changement, alors de là à imaginer l’adaptation la plus fluide possible…
    Comme toujours la révolution s’imposera dans la douleur…
    Désolé je suis pessimiste ce soir… 🙁

  5. Start Trek nous le montre assez bien. Les robots (ormis les borgs) ne sont pas un mal et il est possible de continuer à avoir du travail ou une occupation!

    Dans Star Trek, on remarque assez vite que tout les personnages ont une connaissance de base de la physique quantique, de la psychologie et des différents arts. La raison ? Ils travaillent moins. En fait, presque pas ! Ce temps gagné sert à investir en sois-même et dans la communauté.

    L’argent est une ressource qui permet de mitiger les abus sur les resources limitées. Il semblerait que le grade d’un membre de l’Enterprise n’influence pas sa paie. Et à vrai dire, la nourriture, les habits de base et le logement sont gratuits. (Ce qui est payant vient soit de l’extérieur ou par ce que ce sont des « extra »)

    Je suis « Informatitien » (QA Engineer). J’utilise des programmes qui analyse du code, de la logique écrite par des développeurs. Les outils font bien leur travail, mais ne sont pas parfais. Ce qu’ils mettent en exergue requière une expertise qu’ils n’ont pas. Une IA pourra me remplacer. À ce moment, je ferai autre chose! C’est tout.

    Le seul danger dans cette histoire, c’est l’être humain. L’être capable de prendre une mauvaise décision pour ses pairs dans son propre intérêt voire par pure bêtise!

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