Isabelle Maurer ne sert à rien #democratie #dpda

isabelle maurer dpda

Il me semble de plus en plus que la Démocratie est le premier des combats, mais on préfère se chamailler éternellement de façon totalement stérile sur des conséquences de notre impuissance comme l’emploi, la croissance, la dette, la crise écologique, la liste est longue…

On fait des débats à la télé, toujours les mêmes, je ne les regarde plus mais je suis tombé comme beaucoup sur le replay de cette dame dont beaucoup admirent la prestation et s’émeuvent de sa combativité, de sa dignité. Moi aussi.

La voix du petit peuple, c’est beau. Elle a bien raison Isabelle. On se sent représenté.

Et au final il restera quoi de ce show?

Rien.

Copé que certains se sont réjouis de voir mouché est rentré chez lui indemne, il restera sur le devant de la scène. Il a le pouvoir, lui et ses collègues élus, il va le garder et ce n’est pas cette prestation exutoire qui m’a touché autant que toi qui changera la donne.

Rien ne changera car la parole d’Isabelle est impuissante. Pas parce que Copé est un salaud, pas parce que Pujadas est un salaud, pas parce que les lobbies sont des associations de malfaiteurs (euh en fait si 🙂 ), simplement parce que le système est archaïque, vérouillé et ne donne aucun pouvoir à Isabelle.

Son coup de gueule ne sert à rien. Son bulletin de vote ne sert à rien.

Alors Isabelle finira peut-être par basculer chez Marine si elle est un peu facho, ou dans l’abstention si elle est plus maline, voire même chez les bolchéviques assoifés de sang si elle est progressiste 🙂 mais ce qui est sur, c’est que cela ne servira à rien tant que le pouvoir reste pyramidal. (elle aurait déjà choisi les bolchéviques la vilaine)

Toi qui trouves que j’exagère, dis moi si une fois dans ta vie tu as eu la sensation que ton vote a fait avancer le monde.

Toute contestation systémique est déclarée populiste. On mélange les réflexions humanistes les plus avant gardistes et les peurs primales les plus haineuses. Aucun discernement, aucun recul, de la politique à la Closer. Moi aussi je suis désolé mais je m’énèrve 🙂

Il n’y aura pas de politique tant qu’il y aura des carrières politiques.

Encore une fois ce ne sont pas des attaques personnelles, je ne doute pas qu’on doit encore pouvoir rencontrer des élus convaincus et honnêtes mais il ne sauraient garantir la démocratie. Ce n’est pas cablé pour.

Isabelle Maurer ne sert à rien. Je ne sers à rien. On s’agite, on râle. La belle affaire. Nous n’avons aucun pouvoir de décision ou simplement de révocation. On donne les pleins pouvoirs tous les 5 ans à un programme rédigé par des agences de com.

Mon titre est provocateur, je parle de politique. Sinon évidemment qu’Isabelle est utile, elle l’est notamment dans sa vie associative, car c’est une citoyenne, et parce que tout le monde l’est, n’en déplaise à notre époque comptable.

Pour changer, il faut nous changer. Soit on s’implique, on établie une vraie démocratie directe, soit on regarde la télé et on attend l’Armagedon.

PS: cher France 2 permettez moi de rappeler qu’Isabelle n’est pas « Demandeuse d’emploi » mais « Offreuse de force de travail », merci de rectifier 🙂

11 réactions sur “Isabelle Maurer ne sert à rien #democratie #dpda

  1.  » soit on regarde la télé et on attend l’Armagedon. » c’est le choix que fonts beaucoup.Mais tu peux aussi faire des petits trucs, comme tu soulignes qu’elle le fait. Et ça c’est déjà pas mal non?

    1. oui, et c’est même très important. Mais tellement insuffisant.
      J’ai beaucoup d’admiration pour le milieu associatif, j’essaye de faire ma part aussi, mais justement, ce sont pour moi des soins paliatifs à une société soumise. J’aimerais que la solidarité associative gouverne.
      Mais il faudrait le vouloir.

  2. « Alors Isabelle finira peut-être par basculer chez Marine si elle est un peu facho, ou dans l’abstention si elle est plus maline, voire même chez les bolchéviques assoifés de sang si elle est progressiste »

    Je te trouve un peu réducteur (mais aussi ironique j’imagine) dans les choix proposés là. D’autant plus que « ne pas voter » n’est pas vraiment malin (si ce n’est laisser un boulevard au fascisme, qui se nourrit de la colère mais aussi et surtout de la résignation).

    « ce qui est sur, c’est que cela ne servira à rien tant que le pouvoir reste pyramidal »

    Peut-être alors qu’Isabelle, qui a très justement parlé de « l’Humain d’abord » (cela t’a échappé ?) comprendra t-elle tout l’intérêt de la révolution citoyenne (dans les urnes oui) que porte le Front de Gauche pour donner naissance à une 6ème République plus participative, sociale et populaire 😉

    Ce qui est affligeant de constater, c’est ce dégoût ambiant de la politique, ce discours nauséabond du « tous pourris » qui ne donne du souffle qu’à l’extrême-droite. Pourtant certains responsables politiques (de gauche, pas ou plus du PS donc) tiennent aussi des propos indignés que chacun devrait entendre, et surtout écouter, au lieu de tout mettre dans un même sac (poubelle) :
    http://www.dailymotion.com/video/x15n5vp_melenchon-ce-serait-une-escroquerie-de-dire-que-je-suis-d-extreme-gauche_news&start=360

    Les solutions existent, sans vouloir attendre un idéal qui représenterait chaque personnalité d’un même mouvement (ce qui est bien entendu impensable). Encore faut-il savoir affirmer de quel camp on se trouve, et se qu’on souhaite défendre, car je l’affirme les clivages existent (la démocratie en a besoin être vivante) et dans cette période de l’histoire où tout s’accélère, plus que jamais il est important de ne pas laisser l’indifférence et la résignation se répandre, et ne surtout pas laisser l’idée d’effacement des clivages faire son chemin. Et si une chose est sure, inéluctable je dirais même, c’est que dans quelques temps le choix se résumera au FG face au FN (ou face à une alliance de la droite, P$ compris, qui ira dans ce sens). Face à cela, le discours du « 99% contre 1% » ou de la « réelle » démocratie ne mène nulle part. Il ignore ou balaye volontairement la lutte de classe, ce qui ne nous aidera pas à construire une conscience de masse mobilisée (et organisée) pour porter une transformation sociale (c’est donc une révolution, car cela doit passer par la refonte de nos institutions, une constituante donc, et la modification du statut de la propriété privée dans certains domaine).

    Ceux qui baissent les bras dans tout ça ne seront, comme à l’époque, que dans la « collaboration passive ». Laisser faire n’est pas une solution. D’où l’importance de se déplacer pour voter afin de ne pas laisser BFM ou l’Ex-presse envahir les urnes… car ceux qui votent pour la droite la plus dure se déplacent, eux (et sont principalement alimenté par la propagande médiatique pour cela, qui les fait vomir et les jette dans les bras du pire). Et sans aller s’opposer dans les urnes à ce courant politique pro-capitaliste (du P$ au FN donc) alors on laisse la République s’effondrer. Il faut en être conscient je crois… car les choses peuvent très mal se passer si nous ne restons pas vigilants, ou les bras trop ballants. Ne négligeons pas ce dont est capable ce vieux continent dans ses replis identitaires (des mouvements qui (re)naissent lorsqu’en face une majorité des gens ne croient plus en rien, puis au final c’est une minorité réactionnaire impose sa loi).

    Une 6ème République et l’Humain d’abord (oui ok, elle ne sera pas tirée au sort, mais une assemblée non professionnelle qui irait dans ce sens ne serait pas détestable). Notre société a aujourd’hui besoin d’un large débat démocratique autour de la refonte de la constitution, et ce n’est que par la voie légitime existante, certes discutable mais qui a au moins le mérite d’exister, que nous pourrons convoquer de nos vœux ce grand débat salvateur qui permettrait de ressouder une population aujourd’hui en voie de dislocation (pour le plus grand plaisir de la classe dirigeante qui, bien évidemment, rêve de ne pas voir un mouvement social et conscient s’organiser). Faut-il également rappeler que pour avoir ce droit de vote (certes discutable) beaucoup de nos ancêtres se sont battus à mort pour abolir ce qui était bien pire avant ? et construire ce qu’on a là (qui demande en effet à évoluer une nouvelle fois, mais ce n’est pas en abandonnant tout ou en jetant tout à la poubelle que les solutions démocratiques adviendront).

    Merci pour ton billet JC, car globalement je partage ton avis. Ce qu’a fait là Isabelle ne sert à rien. Il en aurait été tout autre chose si elle avait esquissé l’idée qu’une solution existe face au désespoir. Elle a très brièvement lâché le nom du programme du FG, mais était-ce suffisant ? Pas sur du tout…

    1. « l’humain d’abord » ne m’a pas échappé et je me suis mal fait comprendre si tu penses que je ne suis pas d’accord avec elle.
      Je dis juste que ces émissions ne font rien avancer et que le piège c’est qu’on peut croire le contraire.
      Tu fais allusion à mes intérêts chouardesques, sans être obnubilé par ses solutions, je pense qu’il y a un point où il a raison: il ne faut pas attendre de ceux qui ont accaparé le pouvoir qu’ils changent le système, surtout en France qui a la gestion monarchique vissée aux tripes. Les français ont toujours besoin d’un chef, c’est ce qui m’exaspère le plus.
      Même si c’est toujours idiot de généraliser.

      1. Faux, les gens de droite ont besoin d’un chef, ca fait parti de leur idéologie.

        A gauche on a besoin… de porte parole a la limite?
        Mais c’est tout, quand on est de gauche on réfléchi, on échange et on prend des décisions collectives, parce qu’on estime qu’on est plus malin et plus fort ensemble.
        Après le soucis c’est que tant qu’on est dans la 5e république, on est obliger de présenter 1 personne, une seule a la présidentiel…
        Ce qui n’empeche pas de ne pas s’en tenir qu’a ca et de ne pas porter une critique ferme radical et efficace contre ce systeme, le FdG l’a foutrement bien fait.

        Quand au vote, si celui ci seul en soit ne suffit pas(il faut un mouvement social actif) il est en revanche indispensable.
        Si ne serait ce que 5 ou 10% d’abstentionnistes se décidaient a voter a gauche (donc pas pour le PS) lors d’elections, cela changerait bien des choses.
        Les gens de droite et les grands bourgeois eux votent, et pour ces derniers, même s’ils ne votent pas ils ont les moyens de facon facile pour eux de faire bouger les lignes.
        Pas nous, enfin nous pouvons aussi, mais cela nous impose un cout colossale en comparaison, en temps etc

        Quand aux médias, cela fait bien longtemps que l’ont sait que c’est un jolie piège, rare sont les occasion de pouvoir y passer réelement vainqueur.
        Mais bon, c’est pas comme si ils perdaient de toute facon de plus en plus la moindre crédibilité qu’il leur reste, continuons donc d’enfoncer le clou.

        Quand a chouard, il dit probablement des choses bien, mais son manque de base politique solide lui faire faire n’importe quoi.
        Voir ici pour comprendre http://www.fakirpresse.info/L-air-du-soupcon.html
        Et ici éventuellement aussi même si c’est plus vieux
        http://affreuxsalebeteetmechant.20minutes-blogs.fr/archive/2011/09/19/je-suis-un-fasciste-bien-pensant.html

        1. oui donc à gauche on est intelligent, plein de recul, et à droite ils sont bêtement soumis à un chef.
          Je trouve ça un peu binaire, non? 🙂
          Même si je concède que l’ordre et la hierarchie sont à priori plus des obsessions de droite, cela me semble quand même beaucoup plus compliqué.

          1. Bah schématiquement et de manière générale ouai, c’est ca.

            Ce qui ne veut pas dire que c’est figé, valable partout et tout le temps évidemment, comme pour tout, les généralité et les leurs exceptions qui confirme la règle, toussa toussa.

            Pareil pour la gauche, l’humain étant quoi qu’il arrive perfectible sur un aspect ou un autre, chacun a ses points fort et faibles.

            Mais le fond idéologique repose bien sur ca.

            Ca peut paraître binaire, moi je dirais juste que c’est de la clarté.
            Débroussailler pour garder ce depuis quoi tout découle.
            Ca permet de savoir plus facilement ou on est et ou on va, de prendre des décisions et d’éviter entre autre de pinailler sur des choses totalement secondaires, insignifiantes.
            En cette période de troubles on va dire, c’est plus que jamais nécessaire.

  3. Ce qui est évoqué dans ce post, c’est la limite de la démocratie.
    On vote et on donne notre vox populi à des représentants qui en font un usage bon ou mauvais…selon le cas.
    Le choix est un peu celui de Germinal : Etienne Lantier et Souvarine…
    Moi j’ai choisi depuis longtemps.

  4. Non, ce n’est pas la « limite de la démocratie » qui apparaît ici. La démocratie, la vraie (cf. http://lavraiedemocratie.fr), on ne l’a pas encore essayée !
    Ce que l’on observe ici, c’est la « limite de l’oligarchie », à savoir la situation critique d’un régime dans lequel c’est toujours le même petit nombre de personnes qui décident tout à la place du peuple.
    La moindre des choses en démocratie serait que le peuple puisse discuter et voter des lois à SON INITIATIVE ; il devrait pouvoir en abroger et pouvoir révoquer des mandataires traîtres avec un outil : le référendum d’initiative populaire (cf. http://www.article3.fr). C’est déjà en place ailleurs, avec des modalités variables, en Suisse, dans des États fédérés d’Amérique du nord, en Italie… À quand la France ?

  5. wouai
    j’avais vu cette vidéo : sauf que je supporte mal les vidéo de télé et que donc je ne l’ai pas vu pour plus du premier tiers
    mais oui en gros, ça sert à rien.
    ce qui m’a fait aussi arrêter de regarder, c’est que cette femme, toute en colère qu’elle avoue être, s’excuse de temps en temps, et marque là son respect, ou le fait qu’elle soit impressionnée par le pouvoir que représente cet ordure de gouvernant et son propagandiste télévisuel (l’animateur stupide là qui…)
    et dans cette attitude, moi j’y vois le processus qui fait que ces gouvernant et propagandistes sont de fait intouchable, pas du tout inquiété par quelque voix contradictrice ou désespérée que ce soit.
    l’autre est un objet à dominer pour eux : ce sont des psychopathes.
    ils portent tous des costard cravate ou des tailleurs… c’est leur code d’appartenance de groupe social. donc c’est facile à identifier.
    et ça marche : c’est par ce code qu’ils se recrutent entre eux partout à tous les niveaux.
    y’a pas que dans la classe politique qu’on fait carrière en portant cette incorporéïfication de membritude et de type de relation aux autres.
    et c’est ce qui fait le succès de ces gens même dans « lepeuple » : les gens se marient encore, et toujours avec des robes de princesse et des costard cravate.
    et ils s’excusent d’être en colère contre les costard cravate…

    du coup…
    ben wouai
    c’est du spectacle qui sert à entretenir l’illusion que le système des dominants est intentionné par l’intérêt général et que ces dominants sont capables d’empathie et ne sont pas des psychopathes…

    1. @ Paul :
      Il n’existe pas de « classe politique », il existe des groupes sociaux, des classes sociales aussi, mais « LES politiques » ça n’existe pas… pas plus que « LE peuple » (sauf à croire que celui-ci est homogène, uniforme, et ne serait donc pas traversé par de multiples courants de pensée différents, et donc une incessante – et nécessaire en démocratie- bataille d’idées… qui se traduit bien souvent dans une guerre des mots). Bref… je m’égare.

      Rien ne sert de faire des généralités de la sorte, je crois, car cela empêche de réfléchir dans le fond. C’est une simplification qui ne sert pas la réflexion et la conscience politique (et je ne parle pas de « politique politicienne, ou carriériste », je parle de la politique au sens le plus noble du terme, la participation à la vie de la Cité et à l’établissement des lois, donc le débat public et le conflit des opinions qui doivent être assumées et affirmées pour qu’un vrai débat ait lieu).

      Je dis ceci car le discours du type « LES politique » (ou « la classe politique ») laisse entendre qu’ils sont « tous pourris »… or si une partie d’entre eux sont effectivement des vendus au capital, notamment dans les hautes sphères, car propulsés là-haut par ceux dont ils défendent les (mêmes) intérêts (de classe)… en faire une généralité ne sert pas à grand chose. Déjà au niveau local, nombre d’élu-e-s sont respectables et remplissent leur rôle sans zèle et avec passion (oui, ça arrive, je vous assure) et même dans les hautes sphères parfois, on peut croiser quelques gens honnêtes et moins cupides que d’autres (oui c’est rare, mais ça arrive, je vous assure)… des élus qui défendent l’intérêt général, il y en a encore (heureusement, n’exagérons rien, nous ne sommes pas en dictature non plus). Mais quand on parle de « classe », il est contre-productif de parler de « classe politique », sauf si on pense que tous les responsables politiques défendent les mêmes intérêts de classe… mais ce n’est bien évidemment pas le cas !

      Le seul tort de ces images télévisées, c’est de continuer à laisser croire que (de toute façon) il n’y a aucune autre politique possible. Alors « pleure et râle Isabelle, on compatis, mais tu te fais du mal pour rien ma cocotte, car tu le sais… on ne peut rien changer à tout ça, alors prends sur toi et va travailler – pour ton employeur – au lieu de pleurer à la télé. Désolé ma pauvre, on n’y peut rien ».
      Voilà le ronron dominant. Oui, Thatcher est morte, mais TINA est bien vivante elle. Plus que jamais même (surtout en France). Et pour que TINA marche, pour que ce discours fonctionne (« il n’y a qu’une seule politique réaliste, le capitalisme, et tout le reste c’est de l’utopie ou un grand danger ») il faut bien entendu asséner l’idée que la politique c’est tout pourri, que la droite et la gauche c’est pareil, etc.

      Et c’est là que la classe dirigeante est douée… quand elle arrive à mettre au pouvoir une continuité de la droite, tout en estampillant celle-ci de « la gauche ». Le P$ joue bien entendu le jeu des dominants, du capital, en insinuant ainsi que « la gauche » ne peut pas faire d’autre politique que la politique de droite, etc etc.

      Pour illustrer cela… j’ai réalisé ce petit montage :
      => http://youtu.be/Oc0665AHm9c
      Mais la pensée bourgeoise a encore de beaux jours devant elle (ou pas) !

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