Franchement je n’en sais trop rien, mais baignant actuellement dans des discussions sur la démocratie et l’arnaque représentative, des politiques élus par des élus, je ne peux pas dire que j’ai un apriori positif.
Cette vidéo de Mediapart avec Marie-Christine Blandin, récemment démissionnaire d’Europe Ecologie penche lourdement dans le sens de mes doutes: « l’élection sénatoriale est un conflit d’intérêt ».
Beaucoup de sujets intéressant sur la vie du Sénat, et plus particulièrement quelques points importants pour moi:
– la critique de la politique professionnalisée à outrance, la soumission des sénateurs à leurs groupes, les intérêts personnels, l’oubli de l’intérêt général…
« Cette politique autrement, plus fraîche, plus désirable, que les écologistes n’ont pas su inventer, on peut leur en vouloir, mais elle est dans l’univers impitoyable d’une République fabriquée pour les cumulards, pour les gens qui construisent des carrières»
– le poids des lobbys bien sur, mais aussi des experts auxquels les politiques s’en remettent trop et qui est une menace contre la démocratie: l’expert doit être consulté pour avis, il ne doit pas être décisionnaire. L’exemple du nucléaire et de son Autorité de Sureté est particulièrement éloquent.
– son combat pour la loi sur la protection des lanceurs d’alerte. Un sujet qui me semble clé dans la question démocratique, avec des anecdotes intéressantes sur Rebsamen (« Moi présent ce projet de loi ne passera jamais, il faut privilégier l’emploi »), et surtout l’exclusion de la finance dans ce projet de loi: c’était l’époque Cahuzac.
– le conflit d’intérêt du mode de scrutin. Le grand électeur a besoin du sénateur et vice versa.
– petite évocation du tirage au sort à la fin et le mépris que cela déclenche chez des notables de la politique, un exemple avec Mauroy et Chevènement.
– propos assez dignes et rares sur les réfugiés.
Ca balance pas mal, sur un peu tout le monde. Sympa.
En gros « le Sénat dysfonctionne démocratiquement, mais pas plus que l’Assemblée Nationale. »
Revigorant non? 🙂
Dans le Canard de la semaine passée, il y avait un article sur les « affaires de famille » au sein des élections sénatoriales, avec trois ou quatre personnes dans l’entourage familiale de Christian Estrosi parmi les grands électeurs.
Est-ce vraiment une question ? On peut déjà se demander si l’assemblée représente vraiment le peuple alors le Sénat, quelle blague !
A la base, le Sénat est une très bonne idée puisqu’il s’agit du conseil des sages, dernière et ultime étape à l’approbation d’une loi, après les jeunots de l’Assemblée Nationale.
En voyant, hier, les photos de quelques « trop jeunes » sénateurs élus, je fus prise d’un doute et me renseignai. Bon d’accord, je suis à la bourre, l’âge requis d’entrée au Sénat est passée à 24 ans en 2011…
Partant de ce postulat, sénateur a 24 ans, cette institution n’est plus dans sa mission originelle. Encore une fois, ce sont les bases de la démocratie qui sont rabotées, les élus cherchent des petits coins peinards, assurés d’un certain pouvoir et d’un pouvoir certain, de part ce système d’élection, l’institution idéale pour placer une personne de son entourage, comment, dans ces conditions, le Sénat pourrait-il être autre chose qu’une poule aux oeufs d’or, une manne, un puits sans fonds de la première ou dernière chance ?
On essaie aussi de le supprimer ici en Belgique, il a pour le moins été réduit à une peau de chagrin (juste de quoi caser quelques élus et sans doute toucher une dotation complémentaire) ; je me pose ceci dit aussi la question du « bien-fondé » de cette institution fédérale – dans une Belgique de plus en plus régionalisée en termes de compétences politiques.
Du bien fondé de sa dissolution et de son maintien sous la nouvelle forme réduite …