Cher M Taylor #goodyear

Cher M Taylor,

permettez que j’exprime ici en quelques mots maladroits l’admiration sans borne que m’inspire votre toute puissance. Vous avez salement mouché ce petit ministre français qui ne connait rien au business, et donc à la vie.

Nous sommes aujourd’hui à la merci de quelques hommes comme vous. Qui pourrait vous reprocher votre sauvagerie? Qui peut blamer quelqu’un de faire son job?

Qui pourrait vous en vouloir quand vous n’êtes qu’un champion du système que nous soutenons tous goulument. Un ouvrier exploité est moins cher qu’un ouvrier moins exploité, il faut vraiment être une pourriture communiste pour imaginer qu’un business man digne de ce nom serait assez stupide pour acheter de la chair fraîche au prix fort quand elle est presque gratuite ailleurs.

Le problème n’est pas que vous ayez été éduqué hors de toute humanité, qu’on vous ait appris que l’économie prélude à la vie, le problème si tant est qu’il y ait un est que nous avons remis les clés du monde aux requins de votre espèce, vous êtes l’homme qu’il faut pour notre système. Enjoy 🙂

A quoi sert de braire contre l’opérateur quand c’est la machine qu’il faut changer.

A part vous et votre limpide clarté, tout est ridicule dans cette histoire: les indignations de vierges effarouchées, la répétition sans fin d’un scénario du pire, un monde qui plonge en serrant toujours plus les vis d’une mécanique grippée, jusqu’à un ministre qui perd du temps à répondre à un patron insignifiant comme vous (nous on le sait bien chez les gens connectés: never feed the troll).

Mais pour vous tout va bien, ce cataclysme est rentable, l’écroulement dégage de la marge à 2 chiffres. Et cerise sur la gâteau les politiques s’obstinent à penser que l’immobilisme et la persévérance dans la soumission au diktat économique nous ramènera miraculeusement un jour à l’emploi et la croissance. Du moins feignent-ils de le penser, je ne leur ferai pas l’insulte de les croire aussi bêtes.

Mais les crimes contre l’humanité ont aujourd’hui un excuse, un leitmotiv directeur, universel et mondialisé: « Nothing personal, it’s just business ».