L’avenir d’Internet n’est pas le mobile #chtefraidire

Des années qu’on lit partout que l’avenir du Web est mobile. Les graphiques sur les parts de marchés montrent de belles courbes ascendantes, les ordinateurs de bureau seraient « has been ».

J’ai moi même poussé mes proches non connectés à l’usage des tablettes et autres smartphones, je ne le regrette pas. Ils se sont connectés.

Mais l’avenir du web, ou plus exactement d’Internet, n’est pas le mobile. Il ne l’est que pour le business. Je ne dis pas que ce n’est pas important, mais c’est pour moi secondaire. Les tablettes c’est pour consommer Internet, pas pour produire. Or Internet, s’il a un intérêt pour l’humanité, c’est bien l’opportunité inédite dans l’Histoire pour chacun de produire, étudier, écrire, publier, partager, sauver le monde.

Je veux chanter les louanges de l’ordinateur personnel de bureau si décrié. Ce bon gros truc moche sur ma table de « travail », avec le bordel qui l’accompagne, les tasses de café vides qui s’accumulent, les fils de tous les machins que je peux brancher dessus qui dépassent de partout. C’est magnifique.

desktop

Je peux écrire, dessiner, enregistrer de la musique, piloter une imprimante 3D, … Je suis augmenté. Je ne peux pas en faire le 10eme avec une tablette. Certes il y a des applis formidables, mais je ne connais personne qui travaille sérieusement sans un bon vieux clavier et une souris.

Je ne sais pas trop ce qui se passe avec « le numérique à l’école », mais quand j’entends parler un peu partout de tablettes pour les écoles je flippe un peu. Que cela puisse être utile pour remplacer des livres et des cahiers, apporter de l’interaction, des contenus multimedia, surement, mais l’essentiel n’est pas là.

Je fais partie des gens qui récusent le rôle de l’école formatrice au service de la machine productiviste: nous n’envoyons pas nos enfants à l’école pour qu’ils trouvent un emploi plus tard, mais pour en faire des citoyens libres et indépendants.

Enfin on devrait #amha 🙂

Apprendre le numérique est urgent, et ça ne consiste pas à savoir utiliser un traitement de texte ou un logiciel de gestion. Il faut apprendre ce qu’est la machine, ce qui se passe derrière, quels effets ont sur nous le fait d’être connectés, que suis-je à l’heure de la numérisation de mon identité?

Je viens de lire sur une liste de diffusion de l’April un avis d’enseignant qui résume magnifiquement la chose:

J’ai tenté l’enseignement avec tablette pendant deux ans et j’en suis revenu. En six mois d’activités avec netbooks et raspberry pi, notamment d’activité de codage, les résultats sont autrement plus probants. La tablette n’est qu’un support média, comme le livre, l’effet wow en plus mais celui-ci s’est aujourd’hui considérablement estompé.

Il me semble effectivement que nous devons leur apprendre à bidouiller, à construire, pas seulement à consommer de l’information. Le danger c’est qu’au bout du compte on se retrouve avec des enfants qui savent faire beaucoup de choses, mais qui ne savent toujours pas se servir d’un ordinateur. Or il me semble que c’est grave, il y a urgence à reprendre le contrôle.

Quand j’ai commencé à donner des cours d’informatique à l’école primaire de mon village, j’ai tout de suite dit à l’instituteur que je ne voulais pas leur donner des cours sur « comment utiliser des outils », je voulais leur parler des fondations. Je n’ai pas été déçu, j’ai réussi à parler de zéros et de uns à des enfants, à leur montrer que quand on débranche le tuyau derrière l’ordinateur, on ne peut plus « aller sur google » comme ils disent. Il faut sentir les données, savoir où elles passent pour comprendre où elles vont, où elles sont. Ces données sont une part toujours plus importantes de nos vies, et on ne leur apprend pas.

C’est sous cet angle d’attaque des données que j’ai (enfin) commencé à écrire mon livre d’éducation populaire au numérique (oui ça sonne pompeux mais ça ne l’est pas), je ne sais pas si j’irai au bout, mais je me suis lancé, déjà quelques pages et des illustrations dont je suis plutôt content.

Je l’aurais bien appelé « Il faut parler de bits aux enfants », mais je crois que je vais essayer de trouver mieux.

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46 réactions sur “L’avenir d’Internet n’est pas le mobile #chtefraidire

  1. Ah, ben quand je vois ton bureau, je me sens soudainement moins seul !

    Sinon, je me souviens, fin des années 70 avoir eu des cours de calcul binaire, mais on ne nous a jamais dit à quoi cela pouvait bien servir… Et c’est valable pour toutes les branches des cours de mathématiques. On devrait imposer aux enseignants la lecture et le partage du livre « Le théorème du Perroquet…

  2. « Je fais partie des gens qui récusent le rôle de l’école formatrice au service de la machine productiviste: nous n’envoyons pas nos enfants à l’école pour qu’ils trouvent un emploi plus tard, mais pour en faire des citoyens libres et indépendants. »

    Je serais plus modéré sur ce point, je dirais que l’école ne doit pas uniquement permettre à trouver un emploi.
    Si je sors de l’école mais que je suis incapable de trouver un emploi parce que je n’ai pas acquis suffisamment d’expériences/connaissances sur les domaines dans lesquelles on embauche, c’est problématique et je pense que l’école aura échoué dans ce domaine. Je caricature bien sûr : on est pas dans une société de plein emploi, donc c’est pas parce qu’on aura les connaissances/expériences qu’on aura un boulot.

    Cependant, et là je te rejoins, l’école ne doit pas uniquement se concentrer sur la recherche d’un emploi. Ce serait créé une école uniquement basé sur les besoins des entreprises, ce qui provoquerait à mon avis, un manque de créativité et d’innovation. Elle doit plutôt former à la capacité à l’Homme de s’adapter à la situation, et je dirais même, elle doit former à l’auto-formation. Pour qu’un citoyen puisse se dire « je quitte tout ça et je fais autre chose ».

    1. Oui, nous sommes dans une société de plein emploi. Lorsque l’on évoque le plein emploi on sous entend celui des années 60, mais à cette époque seuls les hommes avaient le droits d’avoir un emploi, les femmes commençaient tout juste à y mettre les pieds.
      De plus, si l’on s’interesse au chiffre de l’INSEE, on constate que depuis 40 ans, le nombre de personnes dans l’emploi n’a fait que croitre. Ce n’est pas parce que nous avons de plus en plus de chomeurs que le nombre de personnes dans l’emploi diminue automatiquement, nous avons dans le même temps de plus en plus de personnes qui accèdent à l’emploi. Le plein emploi, c’est aujourd’hui.

      Former des jeunes par l’école pour qu’il puisse accéder à l’emploi est une absurdité. En s’inspirant du statut des fonctionnaires ou des retraités, on peut créer un nouveau statut qui permettrait de travailler hors de l’emploi et de produire de la valeur (je récuse totalement les termes de « dépense publique », il faut parler de « production publique »)

      1. Ma définition du plein emploi : emploi pour tout le monde.
        Donc d’après ma définition, nous ne sommes pas dans une société de plein emploi.
        Le fait que les femmes n’avaient pas accès à l’emploi est un facteur qui faisait qu’on avait, dans les années 60, une société de plein emploi.

        Peux-tu par contre, m’expliquer un peu plus en quoi le fait que l’école puisse **gras** en partie **gras** (j’insiste bien sur ce terme) , former dans l’optique du trouver un emploi est si absurde?

        1. Nous sommes à un stade aujourd’hui où l’emploi s’enferme sur lui même, plus nous auront de personnes dans l’emploi, plus nous aurons de chômeurs, ça fait 40 ans que nous l’observons. Avec de longues études, soit on va t’expliquer le plus simplement du monde que tu es trop diplômé et donc impossible à embaucher, soit on va te proposer un poste qui ne correspond pas a ton niveau d’études (les bac+5 prennent des postes de bac+3 qui eux même prennent les postes de bac+2, etc …)

          Pour la notion de plein emploi, je souligne que tu te contredis : plein emploi = emploi pour tout le monde ; plein emploi dans les années 60 = pas d’emplois pour les femmes. Il faut se mettre d’accord, c’est tout le monde ou seulement une partie.
          Il faut bien comprendre que le chômage est le résultat de l’emploi. C’est l’emploi qui produit le chômage. Si on instaure un mode de production qui ne dépend pas de l’emploi, nous pouvons supprimer l’emploi et donc le chômage. Je ne rêve pas de plein emploi, je rêve de plein travail (je m’oppose d’ailleurs à la réduction du temps de travail, c’est une fausse piste).

      2. C’est d’autant plus absurde qu’un jeune n’a pas forcément de vocation… Ce qui manque, ce n’est pas avant tout d’être formé à trouver un emploi, c’est plutôt de savoir ce qu’est un emploi…

        Hormis certaines catégories dont le parcours est écrit d’avance en reprenant la place de papa et qui souvent ne sont même pas formés à cela, les autres peuvent décrocher, non pas par faiblesse intellectuelle mais tout simplement par le manque de perspective.

        On en arrive à former des moutons qui n’auront que le choix d’un boulot proposé voire imposé et qui sera à 1000 lieues des qualités et désirs intrinsèques au jeune.

        La donne a totalement changé depuis les années 60. Je suis persuadé que ceux exerçant une vocation étaient nettement plus nombreux qu’aujourd’hui et ce n’est certainement pas ce que propose l’école aujourd’hui.

        Il y a de plus en plus de frustration au travail, et,cela génère cette société de consommation à outrance, Dont les rares bénéficiaires se gavent sachant qu’un homme frustré se défoulera dans la consommation. Pour le système actuel, il est donc plus important d’apprendre à consommer que d’apprendre à créer et on rejoint là l’idée de jc par rapport aux outils numériques.

        On le constate très vite dans des méthodes d’école particulières, telles que celle utilisant la méthode Freinet, la méthode Montessori ou encore les écoles se réclamant de Krishnamurti. On y apprend avant tout à être un être humain et certainement pas un consommateur qui s’ignore souvent…

      3. Le plein emploi des années 60 et suivantes se conçoit aussi par le fait qu’à l’époque et jusque vers 1970-75 un seul salaire suffisait pour faire vivre un groupe familial. Le second salaire lorsqu’il existait consistait en un supplément non négligeable mais absolument pas vital. On peut ajouter aussi par exemple qu’un loyer de l’époque représentait environ 1/10é du salaire, aujourd’hui c’est plutôt un tiers ou un quart des revenus du foyer. Le ‘foyer’ s’est donc adapté en accueillant un deuxième salaire, qui est passé du statut de ‘supplément de confort’ à celui de ‘indispensable pour garder le même niveau de vie’. Bienvenue alors à celles qui étaient cantonnées à des tâches considérées comme non travaillées, pour accéder en plein à tadaaa : l’emploi. Mais attention, avec des conditions dégradées de rémunérations, et d’avancement de carrière, faut pas rigoler non plus. Aujourd’hui on a des travailleurs (euses) seul(e)s qui avec un seul salaire (ou avec une seule allocation -chomage ou autre- ne s’en sortent plus. Au point de devoir (sur)vivre dans leur voiture comme seul habitat possible.

        L’accès à l’emploi des femmes peut être vu comme un progrès. C’en est un indéniablement ! MAIS ça peut-être vu aussi comme un piège bien camouflé…. surtout au vu des conditions dégradées dans lesquelles elles exercent, et en cumulant leurs ‘anciennes’ fonctions de femmes au foyer….. Je précise tout de suite que je participe très activement aux tâches ménagères, d’entretien etc du foyer familial et qu’une femme puisse exercer une activité professionnelle à temps plein, reconnue et rémunérée à sa juste valeur est pour moi un élément fondamental de notre société ; société que je trouve très hypocrite sur ce coup là (et sur bien d’autres aussi d’ailleurs).

        Le vrai progrès, je l’aurai vu dans un couple à ce qu’à minima l’un OU l’autre puisse exercer une activité rémunérée hors du foyer et ce de façon alternative durant une vie entière, exemple parmi d’autres modèles possibles, pendant que l’autre se consacre à la famille, aux enfants par exemple, ou se consacre à une activité chère à ses yeux : constuire sa maison, apprendre à jouer d’un instrument de musique, créer et animer une association, …., apprendre le trading haute fréquence, ha non là je m’égare, oups…

        Il y a des gens comme Bernard Stiegler (association ars industrialis) qui en tant que philosophes, réfléchissent très fort à ce genre de considérations et tentent de les concrétiser.
        Ils en dégagent des considérations comme le pharmakon, l’individuation / désindividuation, le travail / l’emploi, le modèle de vie et de rémunération des intermittents du spectacle, revu et amélioré / salariat…

        Le pharmakon, en grec ancien signifie à la fois remède et poison. Le numérique actuel est un parfait exemple. On n’utilise et ne favorise aujourd’hui ques ses aspects les plus toxiques. Stiegler met en avant les réalisations contributives issues du monde du logiciel libre pour montrer que le numérique peut aussi être un excellent remède à quantité de maux actuels. Reprendre les principes utilisés dans le milieu du logiciel libre (notamment contribution, partage, réappropriation, etc…) et l’appliquer à d’autres pans de notre société est l’un de leurs objectifs.

        L’individuation / désindividuation
        S’individuer : alterner des phases productives, ou l’on produit quelque chose, pas forcément un bien matériel d’ailleurs, ca peut être une prestation, une formation (en tant que formateur), un spectacle ,(en tant que ce que vous voudrez mais pas spectateur), un livre d’éducation populaire au numérique au hasard (en tant que rédacteur/concepteur), et des phases ou l’on se repose, on se reprend, on se forme (en tant que formé cette fois) l’ensemble axé sur l’épanouissement de la personne, et non plus sur des considérations exclusivement commerciales. Là encore le numérique n’est utilisé pour l’instant que pour la désindividuation. On automatise à outrance sans en dégager de bénéfices autres que court termistes et financiers. L’automatisation nous libère d’un tas de tâches ingrates sans pour autant nous permettre de nous consacrer à d’autres choses plus gratifiantes.
        Stiegler parle d’ailleurs de prolétarisation, signifiant que l’automatisation pompe les savoirs-faire d’abord techniques dans un premier temps, puis touchant tous les domaines, pour les numériser/informatiser, rendant les anciens tenants de ces savoirs-faire dépendants puis inutiles, sans possibilités de se réinsérer dans d’autres activités.

    2. si l’école devait former à « l’auto-formation », d’une part il n’y aurait pas d’école,
      et d’autre part, ça s’appelle de « l’empirisme »

  3. « Je l’aurais bien appelé « Il faut parler de bits aux enfants », mais je crois que je vais essayer de trouver mieux. »

    Et pourtant ça serait surement un bon moyen de passer dans le journal de 20h XD

    Comptes tu diffuser ton livre sous une licence Creative Commons ? Ou peut être carrément le rédiger en collaboration sous framapad ? 🙂

    1. je ne sais pas encore pour la licence, j’y réfléchis.
      Pas motivé pour le collaboratif sur ce coup là, envie de le faire en solo.
      Plus exactement le collaboratif que j’imagine et que j’ai déjà commencé c’est de le faire lire aux non geeks, enfants et adultes, pour voir leur réactions, ce qui passe ou ne passe pas.

  4. Je suis plutôt d’accord, sauf sur le rôle de l’école qui est à trouver entre la formation pour un emploi et le développement de l’enfant, de sa curiosité…Et c’est justement là que la tablette (surtout dans son modèle fermé) ne permet pas réellement le développement de la curiosité.
    Les profs promoteurs du numérique sont sans doute en phase avec cet article, après avoir essuyé les platres. Espérons surtout qu’ils viendront lire tout cela et diffuser aux décideurs cette autre vision que celle de « consommateur passif de contenu ». Car que ce soit pour le role de formateur ou pour le développement, c’est bien en créant et non en consommant que l’enfant sera « gagnant » pour reprendre un terme en vogue.

  5. « « Je l’aurais bien appelé « Il faut parler de bits aux enfants », mais je crois que je vais essayer de trouver mieux. »

    Et pourtant ça serait surement un bon moyen de passer dans le journal de 20h XD »

    …est de se retrouver en prison 🙂

    1. Bah, le Sébastien parle même d’une bonne pipe avant d’aller se coucher,et ce à une heure de grande écoute…

  6. Projet très intéressant Jérôme. Je ne suis pas d’accord avec tout, mais je ne vais pas lancer le débat ici. Néanmoins, le projet est intéressant.
    Et je suis d’accord avec les quelques précédents commentaires sur le titre. « Il faut parler de bits aux enfants », ça s’tente… 😉

  7. Moi aussi j’ai du mal avec « l’Internet mobile », qui donne paradoxalement l’impression d’être enfermé. Avec l’ordinateur, on écrit, on débat, on réfléchit encore. Bon, il faut dire que je me fais vieux : j’aurai bientôt 40 ans.

  8. Joli projet. Bon courage

    Mais  » nous n’envoyons pas nos enfants à l’école pour qu’ils trouvent un emploi plus tard, mais pour en faire des citoyens libres et indépendants » si c’était le cas, ça se saurai et on ne chercherai pas des écoles alternatives pour ses propres enfants quand on constate la mise en moutonnage de l’enseignement public actuel…

  9. J’ai un fiston que je tâche d’éduquer au numérique sans savoir quoi faire :/
    Purée, c’est clair que si on compte sur les siècles de retard de l’EducNat (dont on ne forme pas les profs donc faut pas râler après eux), c’est fichu.
    Heureusement que j’ai la chance de m’y connaître un peu (de savoir comment marche peu ou prou le bouzin informatique en général)…

    Au passage, les lieux (physiques) de formations à l’informatique sur tous les sujets, j’en connais deux sortes : les EPN (surtout en campagne mais pas que) et… les médiathèques (expérience inside inside)…
    C’est dommage que l’EN ne le fasse pas… mais est-ce son rôle ?

  10. Je comprends la position exprimée dans ce billet mais c’est une position d’informaticien ou de geek et de grâce ne parlez pas dans l’absolu et laissez un peu de crédit aux enseignants, qui ne sont pas tous à l’aise avec l’informatique mais qui sont tous soucieux de rendre les élèves plus acteurs que consommateurs.
    Et créer avec le numérique ce n’est pas seulement ouvrir l’ordi, le bidouiller et avoir les connaissances permettant d’accéder au code, c’est aussi s’exprimer, contribuer, réaliser des contenus multimédias… et ça on peut aussi le faire avec des tablettes et il se trouve même que c’est particulièrement pratique dans certains contextes (élèves de maternelle par exemple, ou en EPS…).
    S’il vous plait arrêtez de nous dire ce qu’on doit utiliser exclusivement et comment, au lieu de « leçons » on aimerait plutôt de votre part de l’aide, des idées, des suggestions sans mépris et/ou a priori sur ce que nous faisons déjà au mieux pour nos élèves avec le matériel qu’on nous fourni le plus souvent sans nous demander notre avis.
    Pour info un aperçu ici de tout ce qu’on peut faire avec des tablettes https://ecolededemain.wordpress.com/2014/12/04/des-tablettes-a-lecole-pour-quoi-faire/ ce qui n’exclut nullement d’autres utilisations tout aussi pertinentes d’ordinateurs.
    Ce qui compte avant tout ce n’est pas l’outil mais ce qui est fait avec, la démarche et l’intention…

    1. je crois que nous sommes plutôt d’accord. Je ne dis pas que la tablette ne sert à rien.
      Je ne donne pas de leçon, je donne mon avis, et pour ce qui est d’aider on ne rêve que de ça. Mais Stéphanie, je te suis un peu et pour ce que j’en lis, dis moi si je me trompe, il me semble que tu n’es pas hyper représentative. Tu es ouverte et intéressée par le numérique, mais pardon, moi les contacts que j’ai en tant que parent ce sont des profs et des proviseurs qui expliquent aux élèves qu’internet est avant tout un danger, que Wikipedia est rempli de bêtises.
      Je ne jette pas la pierre à l’éducation nationale, elle n’est pas apte à enseigner cette révolution puisque comme le reste de la population elle ne l’a pas comprise (http://jcfrog.com/blog/lettre-aux-analphabetes/)
      S’ajoute à ça qu’intrinsèquement elle n’est pas révolutionnaire 😉
      Ça n’empêche pas d’admirer les profs et notamment la minorité qui se bat de l’intérieur.
      Je sais également que c’est tellement facile quand on est dehors. Mais bon, ça sert à ça un blog, donner son avis 🙂

    2. J’ajoute que je récuse l’argument « position de geek ». Pour moi c’est philosophique et politique, pas du tout technique.
      Je ne rêve pas de bidouilleurs barbus, je rêve d’écrivains, de philosophes, de chercheurs. Si les tablettes aident à écrire, à corriger wikipedia, alors bravo. Pour l’instant je n’ai pas eu la chance de voir mes collégiens éduqués dans ce sens. Ca continue de noircir des pages en écoutant des cours magistraux.

      1. Oui on est d’accord sur le fond je le sais et je ne suis pas plus représentative de tous les enseignants que tu ne l’es de tous les parents ! (-;
        Ce que tu ne sais probablement pas c’est que ce genre de billet est utilisé contre nous, nous les profs qui défendons la place nécessaire du numérique à l’école et qui oeuvrons chaque jour à convaincre notre hiérarchie, rassurer les parents et nous démener pour être un peu équipé et contourner tout ce qui empêche dans l’institution des usages horizontaux et actifs pour les élèves.
        Les frileux, les « je ne veux pas m’y mettre », les « c’est trop compliqué », les « moi j’ai bien appris sans le numérique » sautent sur ce genre de prétexte supplémentaire en nous balançant : « Ceux qui savent le disent, on ne peut rien faire de bien avec des tablettes…! » Bref, les énergies déployées sur le terrain n’ont pas besoin de perdre de l’énergie en plus à se battre contre ça et à se justifier sans cesse.
        Geek est peut-être un terme mal choisi, mais tout le monde n’en est pas au niveau de réflexion que tu développes et s’il y est (ce que je pense être mon cas) il n’a pas forcément les compétences pour mettre en oeuvre tout cela.
        L’école ne peut pas tout, elle n’est que l’image de notre société, et ne peut sur ce thème comme sur d’autres, résoudre tous les problèmes par des cours de… informatique, développement durable, citoyenneté… Bref, oui on a besoin d’aide et de soutien et le plus important est bien, je suis d’accord avec toi, de défendre les pédagogies actives et de projet qui dépassent largement le cadre du numérique à l’école ! Et là, quand on voit le tollé général face à la réforme du collège qui va pourtant dans ce sens, on a encore, TOUS, du boulot !

  11. Les connaissances se sont transmises pendant des siècles sur du papier et croire qu’en si peut de temps des pixels pouvaient remplacer cet apprentissage #chtefraidirequejyaijamaiscru même si c’est (un poil) hors sujet par rapport à ton billet je voulais le dire !

  12. Bah dans le temps on était moins de particuliers à utiliser un ordi personnel, et c’était bien, peut être que c’est ça l’avenir.

  13. «Éducation populaire au numérique» entièrement d’accord et il y a beaucoup à faire,
    pour les enfants et les adultes. Je suis très étonnée qu’il n’y ait pas une matière informatique, numérique (peu importe le nom), à l’école, au même titre que le français ou l’histoire, de la maternelle à la fac.
    Ça pourrait couvrir un champ très large : bureautique, programmation, réseau, multimédia, publication sur le web, internet, matériel, juridique, il y aurait mille choses à enseigner.

  14. Bonjour,

    Je suis rassuré sur le bureau et suis assez d’accord avec vous sur les tablettes VS les ordinateurs de bureau. Par contre rien ne nous empêche de hacker ces tablettes pour en faire des instruments de production collaborative. Il me semble que le net apporte essentiellement cela : la culture du hacking qui permet de détourner les dispositifs / objets de leurs fonctions originelles en le faisant de manière collaborative et en open-source.

    Prévoyez-vous de vous entretenir avec des médiateurs numériques ?

    1. Oui bien sûr, on peut tout faire, hacker les tablettes pourquoi pas, et encore une fois je ne dis pas qu’elles sont inutiles, simplement que le desktop reste une arme de création massive 🙂

      Pour les médiateurs numériques, non, rien de prévu.

  15. l’avenir n’est ni les ordinateurs, ni les tablette mais le tridimensionnalisation. j’entends par tridimensionnalisation les technologies de la realité 3D. on tend a reduire la charge des equipement qu’ils soivent informatique ou autre et la meilleur façon est la realité virtuel. On verra nos moniteur de PC de venir des Lunette à realité virtuelle. Avec le CLOUD plus besoin de moniteur enorme. Mais la technologie utiliser pour ce type d’infrastructure n’est et ne sera que celui des smartphone, tablette.
    conclusion, l’avenir est aux mobiles

    1. Si l’avenir est aux terminaux mobiles, il n’est définitivement pas à l’ergonomie.
      Par ailleurs, tout cela suppose des connexions fiables, rapides et sécurisées.Comme les gouvernements ont tendance à mettre des mouchards dans nos connexions, tout passer par les terminaux mobiles c’est leur donner des moyens énormes de nous surveiller tout le temps, partout. Réjouissant !

      1. c’est vrai, les gouvernements vont nous mourcharder. Mais il suffira de securiser les donnees. et celui qui trouve cela impossible dit tous simplement qu’il n’est pas capable de relever le defis de la technologie. De plus, dans le domaine de l’ergonomie, les technologies evolues puis que nous somme a plusieur tera de donnees et la possibilite de fusionner plusieurs resource est possible. donc en terme de support de stockage, on ne peut se plaindre. pour la rapidite, la lumiere est tres rapide, avec la technologie du LI-FI

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  17. Merci pour ton article, c’est, en effet, très intéressant ! Bref, j’ai également découvert, tout à l’heure, pas moins d’une centaine de méthodes pour s’enrichir sur le web, en tombant par hasard sur le site de Maurice de gagnersonargent, toutes sont agrémenté individuellement par une liste de bon nombres de sites fiable y concernant ! C’est également très intéressant à voir !

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