Ils gagnent du terrain. Ils n’ont pas grand mérite, les Trumpétistes ont le champ libre parce que notre modèle c’est de déléguer, d’abandonner. Depuis les 30 glorieuses nous avons pris l’habitude de nous asseoir dans les canapés du confort d’une paix opulente et de ne plus nous occuper de ce qui nous lie, le commun. On a profité, optimisé. Puis vinrent les crises, mais elles ne nous ont pas réveillés. Le sédatif est puissant.
Peut-être parce que le plus grave de tout est arrivé, la télé. Au fond de nos canapés à écouter la messe toujours plus libérale et comptable, on s’est vautré dans la futilité, on a abandonné tout engagement, toute politique, on nous a convaincu que nous avions le moins pire des systèmes : c’est terrible, les français se croient sincèrement démocrates.
On regarde des prétendus débats politiques où des gens qui proposent tous le même monde s’insultent de façon très télégénique, puis vont vendre leur soupe sur le canapé de Karine Le Marchand. Et on tolère ça.
Nous vivons dans une société ou des gens se croient des citoyens concernés parce que tous les 5 ans ils vont mettre un bulletin dans une urne et payent des impôts.
Aux commandes une caste homogène qui accumule les scandales. Mais nous sommes contents, le canapé commence à schlinguer mais il est toujours confortable. On peut y râler, les insulter, se désoler, mais de toute façon « qu’est ce qu’on peut faire? ».
On peut tout faire, on a bien fait la sociale! Il suffit de changer, se remettre en mouvement, ne plus laisser faire les « professionnels » qui privatisent le monde.
Beaucoup aujourd’hui se croient très intelligents et pragmatiques en abondant dans le sens de la destruction du commun : « on n’a plus les moyens » parait-il. Nous sommes riches, l’argent dégueule de partout. Je le sais, je suis un bourgeois. Les classes moyennes se plaignent et c’est honteux. Bien pire les ultra riches font ce qu’ils veulent de ce monde soumis qui leur a donné toutes les clés.
Non le monde n’est pas fasciste, le néo-libéralisme l’est. Trump ce n’est pas que la victoire du racisme, c’est aussi la victoire de l’égoïsme et de l’abandon du commun. Comble de l’arnaque, on place en face pour défendre l’intérêt général et le progressisme des Clinton ou des Hollande. Des bolchéviques quoi.
Bien sûr qu’il y a le KKK et des voyous sexistes, homophobes et racistes. Mais des latinos et des femmes ont significativement voté pour Trump. Les boutiquiers sont boutiquiers avant d’être quoi que ce soit d’autre. Beaucoup de gens n’ont aucune conscience politique, c’est has been de penser. Business first. Trump promet des emplois? des taxes qui baissent? Go for it! J’ai une boutique à faire tourner moi, alors me saoule pas avec tes droits de l’homme et autres niaiseries de bobos comme la fin du monde.
Pour moi tout est là. On fait société ensemble dans l’humanisme ou on fait du business. On me dira peut-être que les 2 sont conciliables. Plus je vieillis plus je pense le contraire. Et puis nous sommes au bout de la route. Jamais l’humanité n’a été dans une menace d’effondrement si concrète. On n’a plus le temps, il faut choisir son camp, celui de l’action, ou de l’abandon.
L’abandon c’est rester dans le canapé à regarder Hanouna, ou JPPernault, peut-être le plus dangereux et influent trumpétiste sévissant en France depuis des décennies, apôtre indélogeable du veau d’or et de l’égoïsme. Ce genre de type à qui si tu parles de fraternité te demandera d’abord « combien ça coûte? ».
Quant à l’action, à mon humble avis, ce n’est pas de trouver un nouveau chef mieux que les autres, le sauveur, non, c’est de se faire violence et admettre que l’idée de chef est morbide, surtout aujourd’hui alors que la technologie donne tant de pouvoir à des têtes de pyramides ( ceci n’est pas une allusion cachée aux illuminatis 🙂 ). Il nous faut comprendre que nous sommes tous légitimes à mener le monde, ensemble. Ca s’appelle la démocratie et on n’a jamais essayé. Je pense que c’est notre dernier espoir, et ça demande peut-être plus que ce dont nous sommes capables. Mais c’est la seule option sur laquelle je m’engagerai jusqu’au bout.
Il n’y a pas d’autre alternative que de combattre ceux qui veulent nous faire croire qu’il n’y a pas d’alternative. #TINA #ALaFinCEstNousQuOnVaGagner
J’adhère à fond. Juste un détail : tu dis « Ca s’appelle la démocratie et on n’a jamais essayé ». Or, il se trouve que je m’instruis en ce moment sur l’histoire de l’Anarchisme (dont je ne savais strictement rien) et il s’avère qu’il y a eu quelques essais de démocratie assez concluants, notamment en Espagne en 36 (d’autant plus concluants qu’ils ont systématiquement été écrasés et effacés des livres d’histoire). Va voir là par exemple : http://www.rts.ch/docs/histoire-vivante/8078404-ni-dieu-ni-maitre-1-5.html
je le note! 🙂
La démocratie demande des gens impliqués. Pour s’impliquer, il faut du temps. Et la culture actuelle est de ne surtout pas avoir le temps de rien. Alors on vote.
E.Todd dit que l’élection de Trump signe le retour de la démocratie :
https://www.youtube.com/watch?v=xZYgUwmWWVw
C’est son climatoscepticisme qui m’inquiète le plus, car finalement, en creusant, on y trouvera des tout petits avantages :
http://gauchiste.fr/post/2016/11/10/Trump-%3A-la-gueule-de-bois
Les gouvernements existent parce que le peuple le veut bien. Si tout le monde se révoltait, il aurait un renversement du gouvernement et plus de pouvoir. Pour cela, il faudrait s’accorder à l’unisson.
Les pays sans gouvernements s’en portent très bien. Il n’y a qu’à voir en Irlande quand ils ont mis les banquiers en prison.
Le monde actuel n’est que le résultat d’une soumission lente et aveugle. Tout le monde gueule mais personne ne fait rien. Tout le monde veut du changement sans changer, ce qui est mathématiquement impossible.
Il suffit de faire preuve de discernement et de bon sens. Le monde est ce qu’il est car il tourne autour de 2 mots : argent et pouvoir. De là, le lobbying et la corruption sont au rendez-vous.
Pas besoin d’être un économiste ou avoir bac + 5 pour comprendre comment fonctionne l’économie, la géo-politique et donc le monde actuel.